Jeff Bezos a annoncé hier que son Fonds pour la Terre allait consacrer 443 millions de dollars (~395 millions d’euros) aux efforts de “préservation et de l’environnement, de restauration de la nature et de défense de la justice environnementale”. Avec cette somme, la structure aura déboursé un total de trois milliards de dollars sur l’année 2021, d’après le communiqué repéré par The Verge.
Avec ce fonds inauguré en 2020, le fondateur d’Amazon a promis d’injecter un total de dix milliards de dollars (soit environ 5% de ses actifs) dans cette cause. D’après le communiqué de l’institution, cette nouvelle enveloppe servira à alimenter diverses initiatives qui œuvrent à différents niveaux pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences.
On peut par exemple citer le programme 30×30, qui recevra 261 millions de dollars pour protéger 30% de la surface du globe d’ici 2030. 130 millions supplémentaires iront à l’initiative gouvernementale Justice40, qui vise à “aborder la crise climatique, créer de l’emploi, et restaurer l’intégrité scientifique dans le gouvernement fédéral”.
Le plus controversé des fonds environnementaux
Ce fonds d’investissement continue donc de tracer sa route en dépit des critiques. Pour rappel, certains défenseurs de la cause environnementale ont cru déceler une forme d’hypocrisie chez le fondateur d’Amazon; le titan de la vente en ligne est en effet régulièrement pointé du doigt pour son impact environnemental considérable, autant au niveau de la production de gaz à effet de serre que de la pollution plastique.
The Verge explique également que ces mêmes observateurs avaient reproché à Bezos d’avoir attribué la majorité des fonds à des entreprises occidentales déjà bien implantées, par opposition aux structures locales qui luttent au quotidien pour trouver des fonds. Une philosophie pas forcément en adéquation avec le contexte actuel, sachant que ce sont ces communautés plus démunies qui souffrent le plus des conséquences du changement climatique.
Ce sont certainement ces remarques qui ont motivé un léger changement de cap chez les gestionnaires du fond. Le message de l’organisation a désormais évolué pour intégrer le concept à consacrer une enveloppe de 130 millions au concept de “justice climatique et environnementale” et aux associations qui mènent ce combat.
Alors, vrai engagement ou flagrant délit de greenwarshing? Le débat reste ouvert. Pour y répondre, il faudra observer quel sera l’impact concret de ce gros chèque. Mais ce qui est sûr, c’est que ces mesures de sauvegarde ne suffiront pas à changer la donne radicalement; au lieu de continuer à écoper ad vitam æternam, il viendra un moment où il faudra colmater les brèches qui menacent de faire sombrer le bateau… ce qui passera immanquablement par une remise à plat du mode de fonctionnement des plus grosses corporations, Amazon en tête. Et pour y parvenir, il faudra bien plus que de gros chèques.
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Le changement est à opérer au niveau individuel et gouvernemental. Les corporations elles ne font qu exploiter une population de l hémisphère nord qui ne semble pas vraiment pouvoir vivre sans acheter tout et n importe quoi….