Le jeu de dames est un des jeux de société les plus anciens qui soient. Sa présence a déjà été avérée à l’époque de l’Égypte antique et le monde romain semble également avoir connu ce divertissement au cours de son histoire. Mais à Jérusalem, plus exactement sur la porte de Damas, érigée là par l’Empire lui-même au 2e siècle afin de protéger la ville, une étrange inscription fait travailler le cortex de centaines d’historiens depuis plus de 40 ans.
Devant ce plateau de jeu aux dimensions à peu près carrées, et divisées en 16 cases de différentes tailles, les historiens ont émis plusieurs hypothèses concernant ce dernier. Il se trouvait au niveau de la porte de Damas devant une des tours de garde des soldats romains, ce tracé, retrouvé dans un très bon état dans du calcaire, aurait donc pu servir de plan, mais les historiens pensent aujourd’hui qu’il s’agit plutôt d’un plateau de jeu.
L’une des hypothèses les plus populaires est qu’il s’agit d’un jeu lié à des exécutions qui avait lieu régulièrement dans la ville trois fois Sainte. Comme toutes les cités romaines, Jérusalem était sous la domination d’un préfet, le plus célèbre d’entre eux étant Ponce Pilate qui a exercé durant la vie de Jésus-Christ.
Ces derniers avaient pour mission de maintenir l’ordre, et ils n’hésitaient pas à faire des exécutions publiques afin de terroriser la population. Ce petit tracé retrouvé à l’entrée de la porte de Damas pourrait donc avoir un lien avec ces exécutions.
Un simple jeu de dames
Mais, alors que les historiens se disputent différentes hypothèses à son sujet depuis plus de 40 ans, un expert en jeu de société, ainsi qu’en reconstitution historique, Nir Wild, a donné lui aussi son avis sur la question ; trouvant un certain écho au sein du petit monde des archéologues du monde romain.
Ce dernier a en effet expliqué que les Romains se servaient de ce plateau pour jouer à une version du jeu de dames légèrement modifié. Afin d’appuyer sa théorie, Nir Wild prend pour source un ouvrage espagnol du XIIIe siècle. Ce dernier parle de « l’ alquerque », une version du jeu de dames différente de celle que nous connaissons, mais qui se rapproche du plateau trouvé à Jérusalem.
Selon Nir Wild il s’agit là d’une preuve en faveur de son hypothèse. Selon lui, ce plateau était placé là afin de distraire les gardes lors de leur temps de pause. Ces derniers surveillaient en permanence les alentours de la cité, et en ce temps de Pax Romana, les journées pouvaient être très longues pour ces hommes.
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Cela ressemble beaucoup au jeu malgache Nafarrona