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La Suisse va tester un vaccin contre le Covid sous forme de patch cutané

Des chercheurs anglais ont chois une approche différente pour un nouveau vaccin anti-Covid, qui sera délivré au moyen d’un patch cutané.

Nous sommes désormais officiellement en pleine cinquième vague, et la pandémie continue malheureusement de peser de tout son poids sur l’Europe et même le monde. Mais même si la couverture vaccinale continue d’augmenter, la question de la durée de l’immunité reste encore très débattue. Pour tenter d’apporter plus de garanties à ce niveau, une entreprise anglaise vient de lancer un essai clinique pour un vaccin de deuxième génération; administré via un patch cutané, il offrirait une immunité plus longue par rapport aux solutions actuelles.

Ces patchs se basent sur un concept initié en 2016 par Thomas Rademacher, professeur de médecine moléculaire à l’University College London. C’est lui qui a eu l’idée d’adapter au Covid un type de vaccin entièrement basé sur un acteur central du système immunitaire : les lymphocytes T. Une fois injectées, des particules d’or enrobées de peptides contenues dans le patch permettent de mettre ces lymphocytes en ordre de marche; en substance, cela revient à les recruter et à leur ordonner de se débarrasser des cellules infectées.

C’est la première fois qu’un régulateur a approuvé un essai clinique pour un vaccin contre le Covid dont le seul objectif est de générer une réponse ciblée des lymphocytes T en l’absence de réponse des anticorps, en ciblant directement les cellules infectées”, explique Robin Cohen, porte-parole de la firme interviewé par le Guardian.

C’est un fonctionnement assez différent des vaccins à ARN messager produits par AstraZeneca/Oxford ou Pfizer/BioNTech. Ceux-ci induisent également une réaction du côté des lymphocytes T, mais dans une moindre mesure; ils se basent avant tout sur une réponse immunitaire globale basée sur les anticorps. Cette méthode est très efficace pour neutraliser le SARS-Cov-2; mais il faut pour cela maintenir cette protection à un niveau suffisant, ce qui implique des piqûres de rappel.

Un complément plutôt qu’un vaccin à part entière ?

La solution plus agressive proposée par cette équipe permettrait d’obtenir une immunité bien plus longue, potentiellement de l’ordre de la dizaine d’années. Mais tous les spécialistes ne sont pas aussi catégoriques. Danny Altmann, professeur d’immunologie à l’Imperial College de Londres qui n’a pas participé à l’étude, doute par exemple que cette méthode puisse suffire à elle seule. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle serait dénuée d’intérêt.

En effet, les anticorps sont des sentinelles très spécifiques, et chaque type n’est compatible qu’avec une cible bien précise. Cela les rend très sensibles aux mutations, ce qui limite potentiellement leur efficacité sur de futurs variants. Les lymphocytes T, de leur côté, sont bien plus polyvalents et pourraient fonctionner sur un ensemble de cibles plus large. Il pourrait donc s’agir d’un bon complément, surtout dans des cas de Covid aigu.

Autre avantage de cette méthode : puisqu’il s’agit d’un patch, il peut être appliqué soi-même sans avoir besoin d’un professionnel pour l’injection. De plus, le vaccin pourrait être conservé sous cette forme pendant trois mois à température ambiante. Un avantage logistique considérable, sachant que les vaccins standard doivent être réfrigérés.

Ce vaccin va être testé à partir de janvier prochain à Lausanne, en Suisse. En revanche, il faudra encore patienter pour le voir arriver sur le marché. L’essai clinique devrait durer environ trois ans; sil est fructueux, nous pourrions donc voir arriver les premiers patch anti-covid vers 2025.

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