D’après MacRumors, Apple et Amazon ont récemment été rattrapés par la patrouille pour des pratiques anticoncurrentielles. Les deux géants du numérique viennent d’ écoper de lourdes amendes pour avoir enfreint les règles en vigueur sur les marchés de l’Union européenne. Amazon devra payer 68.7 millions d’euros, tandis qu’Apple devra signer un chèque de 134.5 millions d’euros.
Le début de cette histoire remonte à 2018. Les autorités italiennes de la concurrence avaient alors eu vent d’un accord un peu particulier entre les deux GAFAM. Amazon s’était alors engagé à trier sur le volet les revendeurs italiens de produits Apple, quitte à claquer la porte au nez de certains revendeurs. Concrètement, cela signifie qu’Amazon et Apple sont les seuls à décider qui peut revendre les produits du second sur la plateforme du premier.
Problème : ces pratiques sont tout simplement illégales au sein de l’Union européenne, où elles sont considérées comme anticoncurrentielles. Les autorités italiennes se sont donc saisies de l’affaire, et ont diligenté une enquête qui a débuté en juillet dernier. Entre-temps, l’institution a également communiqué plusieurs directives au duo. Ils ont notamment été forcés de rouvrir l’accès à tous les revendeurs Apple à la plateforme italienne d’Amazon “de façon non-discriminatoire”, sous réserve que les produits soient authentiques.
Apple et Amazon contestent et invoquent la lutte contre la contrefaçon
Une décision contestée par les deux partenaires, pour des raisons différentes. Amazon a toujours considéré qu’il était seul maître à bord par rapport aux produits proposés sur sa plateforme, et fait systématiquement appel des décisions de justice qui vont dans le sens inverse. Pour le coup, la marque estime que cet accord était légitime, car il permettait de protéger les consommateurs sans pour autant handicaper les revendeurs. “Nous rejetons l’idée qu’Amazon bénéficie de l’exclusion des revendeurs, car notre business model repose entièrement sur leur succès”, se défend la marque.
Pour Apple, qui a également fait appel, les motifs sont légèrement différents. La marque à la pomme explique que l’accord initial s’inscrivait dans une démarche de lutte contre la contrefaçon. C’est un problème majeur pour la marque; ce n’est pas un hasard si elle a été contrainte de former des bataillons spécialisés pour traquer les imitations sur les plateformes de vente en ligne en début d’année. Ce souci revient aussi souvent sur la table des instances européennes; celles-ci ont d’ailleurs mis en place un grand plan de lutte contre les produits contrefaits.
Reste à voir jusqu’où iront ces appels qui ont assez peu de chances d’aboutir. Mais même si la procédure ira probablement à son terme, rien ne dit que les deux géants en tireront les leçons qui s’imposent. Rappelons qu’il s’agit de deux des cinq entreprises les plus riches du monde, dont la valeur marchande dépasse allègrement le PIB de certains pays. Ces amendes de quelques dizaines millions d’euros restent donc importantes et nécessaires, mais pour de tels mastodontes, cela s’apparente davantage à une tape sur les doigts qu’à une vraie punition. Reste à savoir si cette fois sera la bonne, mais cela semble assez improbable; il n’y a qu’à lire l’enquête récemment publiée par Reuters pour s’en rendre compte.
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