Un nouveau record de déforestation a été atteint en Amazonie

La situation continue d’empirer du côté de l’Amazonie. Chacun a beau connaître son rôle central dans la dynamique climatique mondiale, et savoir à quel point il est important de la préserver, rien n’y fait; chaque année, ce trésor de verdure perd un petit peu plus de terrain à force d’être grignoté par l’industrie.

Et à ce niveau-là, le mois d’octobre a été particulièrement catastrophique. C’est en tout cas ce que suggère l’ Institut National des Recherches Spatiales (INRS) de Sao Paulo, une agence gouvernementale brésilienne qui ausculte cet écosystème en permanence depuis l’espace. Dans son dernier rapport repéré par SciencePost, l’institution a dressé un tableau assez inquiétant de la situation. Elle explique que la forêt aurait été amputée d’environ 877 kilomètres carrés au cours du seul mois d’octobre.

C’est la valeur la plus élevée jamais enregistrée depuis que ces mesures par satellite ont été mises en place, au cours de l’année 2016. Sans surprise, d’après l’INRS, ce triste record serait majoritairement dû à deux industries qui font des ravages dans la région : la filière agricole et l’exploitation minière. Ces deux types d’ exploitations nécessitent de grandes surfaces pour atteindre le niveau de rentabilité souhaité; cela pousse des exploitants à sacrifier des parcelles entières pour doper leur rendement, parfois dans l’illégalité la plus totale.

Du “Tropical Trump” dans le texte

Une situation qui est évidemment permise par une certaine désinvolture du côté des décideurs politiques, à commencer par le sulfureux Jair Bolsonaro. Ce n’est pas par hasard si le Président du Brésil a été surnommé Tropical Trump; avec son goût prononcé pour l’industrie lourde et son climatoscepticisme forcené, il n’a pas exactement enfilé son costume de défenseur de l’environnement depuis sa prise de fonction.

Une situation très inconfortable, sachant que le Brésil abrite 63% de ce trésor de verdure selon Wikipedia. Il n’est donc pas surprenant que la communauté internationale fasse pression dans ce sens. Sous la pression, Bolsonaro a même fait quelques concessions. Dans le cadre des accords de Paris, signés en 2015, le pays s’est engagé à “éradiquer toute déforestation illégale au Brésil d’ici 2030”.

Mais le trublion sud-américain n’en est pas à un grand-écart près. Il a eu beau réitérer ses engagements à plusieurs reprises, de nombreux observateurs se sont montrés assez sceptiques sur cet engagement. Des organisations de défense de l’environnement au chef Raoni lui-même, de nombreux acteurs sont aujourd’hui prêts à mettre Bolsonaro devant ses responsabilités si cet engagement n’est pas honoré. Touchons simplement du bois en espérant que la forêt tiendra encore debout d’ici là.

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