En juillet dernier, Facebook annonçait réduire drastiquement le ciblage publicitaire pour ses jeunes utilisateurs. Il faut dire que la firme est régulièrement pointée du doigt par les ONG comme Amnesty International, pour ces pratiques douteuses en matière de collecte de données. C’est surtout le traitement de ces informations issues des profils des adolescents qui inquiètent les régulateurs du monde entier et les organisations à but non-lucratif.
Acculée de toute part, l’entreprise de Mark Zuckerberg avait finalement annoncé ne plus cibler les utilisateurs sur la base de leurs centres d’intérêt. L’âge, le genre et la localisation devaient donc être les seuls critères à entrer en jeu au moment de l’affichage d’une réclame.
Facebook a menti ?
Selon une étude menée par Reset Australia, Fairplay et Global Action Plan, Meta continuerait d’utiliser les données de navigation des mineurs pour proposer des publicités personnalisées. Dans un communiqué, le collectif explique :
“Cependant, cette recherche démontre que Facebook n’a pas limité l’utilisation de la surveillance publicitaire. Facebook continue de récolter les données personnelles des enfants pour alimenter leur système de diffusion. La seule différence est que le ciblage est optimisé par ‘un système de livraison’ hautement qualifié d’intelligence artificielle”.
Pour parvenir à ces conclusions, le journaliste Matthias Erbel a créé trois comptes d’utilisateurs respectivement âgés de 13 et 16 ans. Le rapport indique avoir pu se procurer des preuves permettant de confirmer que Facebook collectait les données Facebook Pixels pour chacun des comptes. “En utilisant les données Facebook Pixel, Facebook peut collecter des données à partir d’autres onglets du navigateur que les enfants ouvrent, et ainsi récolter des informations telles que les boutons sur lesquels ils cliquent, les termes qu’ils recherchent ou les produits qu’ils achètent ou mettent dans leur panier.”
Quels sont les risques pour les jeunes utilisateurs ?
Si le ciblage publicitaire des mineurs inquiète autant les régulateurs du numérique ainsi que les collectifs tels qu’Amnesty International, c’est parce qu’ils sont beaucoup plus réceptifs au marketing et moins susceptibles de reconnaître les contenus payants. De plus, ils ne sont pas toujours à même de saisir comment leurs données personnelles sont utilisées à des fins commerciales, et donc de s’en protéger.
“Les pressions commerciales accrues sur les enfants peuvent conduire au matérialisme, aux conflits avec les parents et à l’insatisfaction. Une publicité personnalisée auprès des enfants a la capacité d’amplifier ces méfaits” conclut l’organisme à l’origine de l’étude.
Meta se défend
Interrogé par CNet, Joe Osborne explique n’avoir pas encore lu le rapport. Le porte-parole de Meta a néanmoins tenu à rappeler que Facebook “n’utilise pas les datas de ses publicitaires et partenaires pour personnaliser les publicités sur les comptes des mineurs.” Il a ajouté
“la raison pour laquelle ces informations apparaissent dans nos outils de transparence, c’est parce que les adolescents visitent des applications ou sites qui utilisent nos outils commerciaux. Nous souhaitons assurer la transparence des données que nous recevons, même si elles ne sont pas utilisées pour la personnalisation des publicités”.
Cette affaire intervient quelques jours seulement après l’audience de Frances Haugen à l’Assemblée nationale. La lanceuse d’alerte, ancienne employée du groupe, avait notamment rappelé l’importance de la mise en place d’un cadre législatif, ainsi que la présence d’observateurs externes pour déterminer quels outils mettre en place pour assurer un encadrement efficace.
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Bah vu que Facebook est has been aux yeux des ados …