La législation a considérablement évolué depuis les débuts de l’automobile, et souvent au profit de la sécurité. Mais l’alcool au volant reste un fléau responsable de 30% des accidents mortels en France. En plus de sensibiliser les consommateurs, le Congrès américain espère désormais responsabiliser directement l’industrie; dès 2026, les constructeurs seront tenus d’installer des équipements de sécurité pour empêcher la conduite en état d’ébriété.
D’après le New York Times, le type de technologie qui sera mis en place n’a pas encore été décidé. Le Congrès ne souhaiterait par exemple pas imposer d’éthylotest antidémarrage, comme cela existe déjà depuis 2015 dans les bus et cars français qui transportent des enfants.
Les détails techniques sont encore sujets à débat; en revanche, tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agirait d’un gain indiscutable en termes de sécurité routière. Cette mesure permettrait “d’éliminer la première cause de mortalité sur les routes américaines” selon Alex Otte, présidente de l’association Mères contre l’Alcool au Volant (Mothers Against Drunk Driving). “Ces technologies permettront de mettre fin au comportement dangereux de conducteurs qui refusent de faire le bon choix par eux-mêmes“, renchérit-elle.
Un “contrôle passif” permanent
Le texte précise que ces équipements devront “contrôler de façon passive les performances du conducteur d’un véhicule motorisé pour identifier avec précision si sa conduite peut être affectée” et pour “empêcher ou limiter le contrôle du véhicule si un problème est détecté”. Concrètement, ce système pourrait prendre la forme de quelques caméras infrarouges réparties dans l’habitacle. Cela permettrait de s’assurer que le conducteur garde les yeux sur la route. C’est aussi une façon de le protéger en cas de perte d’attention ou de somnolence. Un système déjà mis en place sur les modèles de certains constructeurs, comme Nissan.
En plus de ces mesures anti-alcoolémie, ce vaste projet de loi sur les infrastructures comprend d’autres mesures en lien avec la sécurité. Les voitures devront par exemple être équipées d’un système de freinage d’urgence automatique. Celui-ci sera d’ailleurs obligatoire dans l’Union européenne dès 2024. Elles devront aussi embarquer un système d’alerte de franchissement involontaire de ligne, ou AFIL.
Les nouveaux véhicules vendus sur le marché américain devront se mettre en conformité avec cette réglementation d’ici 2026. Reste à voir si cette évolution se répercutera aussi sur d’autres marchés, puisque les constructeurs présents sur les routes américaines devront de toute façon modifier leurs véhicules en conséquence.
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