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Un simple spray nasal pourrait traiter la dépression en 20 minutes

Dans le futur, il pourrait suffire de respirer un grand coup pour soigner la dépression, mais aussi des tas d’autres maladies graves.

La dépression est aujourd’hui un problème de santé publique majeur, qui touche environ 5% des adultes d’après l’OMS. Et plus notre connaissance de ce phénomène s’approfondit, plus on se rend compte de ses conséquences néfastes sur la santé globale. Il semble donc urgent de trouver des remèdes plus performants; c’est ce qu’essaye de faire une équipe de chercheurs japonais, qui espère pouvoir s’en débarrasser en un temps record.

Dans leur étude repérée par Interesting Engineering, les chercheurs de l’Université des Sciences de Tokyo ont présenté un nouveau système d’administration de médicaments directement au cerveau, qui pourrait changer bien des choses en neurologie clinique. Car aujourd’hui, notre arsenal technique est encore assez limité à ce niveau. Bien souvent, il faut avoir recours à des injections directes; on parle d’injection intracérébroventriculaire (ICV).

Il s’agit évidemment d’une procédure très invasive, qui comporte par définition des risques et des conséquences indésirables. Pour s’en émanciper, les auteurs de l’étude ont cherché une autre issue; plutôt que de forcer la porte du cerveau avec une aiguille, ils ont essayé de passer par une voie naturelle, à savoir la muqueuse nasale. On parle alors d’IDD, pour intranasal drug delivery.

Le spray plutôt que l’aiguille

Cette technique a déjà été explorée dans de nombreux travaux très solides depuis 20 plus de vingt ans. Cela fonctionne très bien pour de nombreux traitements. Mais lorsqu’il s’agit d’adresser des molécules directement au cerveau, les partisans de cette méthode ont souvent fait chou blanc. Selon Chikamasa Yamashita, responsable du projet, ils étaient pourtant sur la bonne piste; ils ont juste regardé au mauvais endroit.

Au cours de ses travaux, il a réalisé que la plupart des études sur l’IDD cherchaient à faire passer les substances par l’épithélium olfactif. Or, ce tissu qui joue un rôle central dans notre odorat ne représente que 2% de la muqueuse nasale. C’est donc une toute petite ouverture plutôt qu’une vraie porte vers le cerveau. Son équipe s’est donc concentrée sur l’épithélium respiratoire; celui-ci est bien plus adapté, puisqu’il représente 98% de la surface utile.

Pour tester cette méthode, ils ont choisi de se concentrer sur GLP-2. Très sommairement, ce composé joue le rôle de messager chimique entre différents tissus du corps; son efficacité contre la dépression a déjà été prouvée dans plusieurs traitements. En combinant plusieurs techniques de bio-ingénierie, les auteurs sont parvenus à protéger GLP-2 de la dégradation et à faciliter son passage dans l’épithélium respiratoire. En théorie, elle est donc capable d’atteindre le cerveau tout en restant fonctionnelle.

© Akita et. al.

Reste à trouver un modèle suffisamment proche de l’humain pour évaluer l’efficacité de cette technique. Les chercheurs ont choisi la souris, car elle peut présenter des contextes dépressifs étonnamment comparables à ceux de l’humain. Lorsqu’elles ne sont pas stimulées ou stressées en permanence, elles deviennent apathiques, perdent l’appétit, et ainsi de suite.

Et lorsqu’ils ont testé leur injection nasale sur les souris, le résultat a été assez spectaculaire; en 20 minutes à peine, le GLP-2 a permis de réduire significativement les signes physiologiques de la dépression. Les chercheurs ont aussi constaté cette amélioration au niveau comportemental; cela indique que leur traitement a bel et bien amélioré l’état psychologique des souris. L’efficacité aurait même été comparable à celle de l’injection directe, mais en remplaçant l’aiguille dans le cerveau par un simple spray nasal.

Une infinité de pistes en neurobiologie clinique

Il s’agit d’un résultat très encourageant, car même si nous sommes encore bien loin d’une application à l’Homme, la majorité des mécanismes testés sur la souris semblent transposables à l’humain. Une fois cette technologie mature, nous pourrions donc avoir accès à des antidépresseurs puissants et à action rapide qui pourraient changer la prise en charge clinique. On peut par exemple imaginer qu’ils pourraient aider à calmer de violentes pulsions suicidaires lors d’une phase particulièrement délicate.

Mais le plus intéressant, c’est que ce procédé serait théoriquement applicable à des tas d’autres traitements. Ces travaux ont prouvé que de nombreuses substances pourraient théoriquement être administrées de cette façon. En principe, il suffit de trouver un moyen de les aider à passer la muqueuse nasale et de les protéger de la dégradation. On peut ainsi imaginer produire des traitements pratiques et rapides pour des tas de pathologies liées de près ou de loin au système nerveux; dans quelques décennies, il suffira peut-être de respirer un grand coup pour soigner la dépression, Alzheimer, et un tas d’autres afflictions terribles. Le texte de l’étude est disponible ici.

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3 commentaires
  1. Enfin une news intéressante !
    Alors pourquoi fallait-il que vous mettiez un bandeau de pub animé en bas… 🙁
    Toute animation m’empêche de me concentrer sur ce que je lis donc je n’arrive plus à lire, surtout cet article qui a besoin qu’on se concentre dessus.
    Vous ne pouvez pas mettre juste une pub statique ?
    Si vous recommencez à exagérer je vais encore être obligé d’arrêter votre site, vos dents trop longues commencent à me « prendre le choux »…

  2. Va dans les réglages de ton téléphone > connexion > dns privé et puis tu rentres dns.adguard.com sur ton smartphone. Ça enlèvera la plupart des pubs et c’est secure, pas d’analyse de traffic.

Les commentaires sont fermés.

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