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Facebook : qu’a dit Frances Haugen à l’Assemblée nationale ?

Invitée par l’Assemblée Nationale , la lanceuse d’alerte a évoqué les mesures que doivent adopter les états pour réguler les activités de Facebook.

Frances Haugen part en bataille contre son ancien employeur : Facebook. Cette data scientist qui a travaillé pour la firme de Mark Zuckerberg entre 2019 et 2020 a révélé au grand jour une étude menée en interne par Instagram sur l’impact qu’à le réseau social sur ses jeunes utilisateurs. Plusieurs semaines après ces Facebook Files, qui ont entaché la réputation de l’entreprise de Menlo Park, elle a répondu aux questions des députés français sur l’impact de Facebook sur le fonctionnement démocratique. Retour sur les sujets qui ont été abordés.

Une régulation des réseaux sociaux

La mise en place d’un cadre législatif pour réguler les activités de Facebook et autres réseaux sociaux, c’est le cheval de bataille de  Frances Haugen. Un peu moins d’un an après l’invasion du Capitol par des partisans de Donald Trump, elle appelle à ne pas uniquement se concentrer sur les contenus illégaux. “Ces contenus ne sont pas forcément illégaux, mais ils peuvent être nocifs”. Elle estime que créer des nouvelles lois devrait aider les plateformes à protéger la démocratie, l’accès à l’information et plus globalement les utilisateurs.

Elle a notamment cité en exemple le cas des utilisateurs anorexiques, qui se voient proposer des groupes et des contenus relatifs à l’alimentation. “Les démocraties doivent faire ce qu’elles ont toujours fait lorsque les activités commerciales ont un impact sur la sécurité des communautés et des populations, il faut que de nouvelles lois soient mises en place.”

“Il faut pouvoir avoir accès à l’ensemble des données de Facebook”

Frances Haugen a aussi dénoncé le manque de transparence des plateformes sociales.

“Il faut pouvoir accéder à l’ensemble des données Facebook, de manière précautionneuse pour ne pas nuire à la protection des données, ainsi les régulateurs auraient la possibilité d’évaluer les risques” .

Elle estime qu’il est primordial de connaître le fonctionnement interne de Facebook et des réseaux sociaux pour pouvoir agir.

“Il faut montrer que la transparence et la surveillance peuvent fonctionner. N’oublions pas que nous avons déjà été à un carrefour, il fut un temps où on disait que les cigarettes avec des filtres étaient meilleures que les cigarettes sans filtre, néanmoins, ces mêmes cigarettes continuaient de représenter un risque pour la santé. Aujourd’hui, on ne peut pas faire ce genre d’analyse avec Facebook, on doit simplement croire Facebook”

Les profits passent avant la sécurité des utilisateurs

“J’ai remarqué que Facebook fait toujours primer ses intérêts financiers sur la santé des usagers” assène Frances Haugen devant les députés. Elle explique que les contenus haineux visent les populations les plus vulnérables et qu’il est de la responsabilité des réseaux sociaux de proposer des outils capables d’endiguer le phénomène. “Facebook est devenue une entreprise qui pèse des milliers de milliards de dollars, et ce, au détriment de la sécurité. C’est inacceptable.”

Elle a conclu son intervention en mettant en garde les utilisateurs contre le Metaverse. L’outil de réalité virtuelle, qui a pour vocation de devenir un espace ouvert dans lequel les utilisateurs pourront déambuler, travailler ou échanger librement. C’est l’un des gros chantiers de l’entreprise et elle inquiète aussi la lanceuse d’alerte. “Le métaverse est une question très préoccupante. Leur vision, d’être au sein de l’environnement du travail est très préoccupante”.

Elle a terminé en rappeler l’importance des lanceurs d’alerte et la préservation de ce statut. L’intégralité de l’intervention de Frances Haugen est à retrouver ici.

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