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La Géorgie est en proie à une vraie invasion d’araignées

Il n’y a pas qu’en Australie que les araignées pullulent; aux Etats-Unis, la Géorgie s’est transformée en vrai enfer pour arachnophobes.

Si vous faites partie des arachnophobes de dernière catégorie, et que vous avez réservé des vacances en Géorgie, aux USA, mieux vaut annuler immédiatement. La population cohabite en ce moment avec des “millions” de grosses araignées invasives venues s’installer dans le nord de l’état américain.

D’après ScienceAlert, il s’agirait de Trichonephila clavata, ou araignée Joro, une espèce jaune vif originaire d’Asie. On ne pourrait pas la qualifier de “géante” comme les mygales, mais les adultes peuvent tout de même atteindre 9cm. De quoi y réfléchir à deux fois avant de s’y frotter !

Selon Rick Hoebeke, l’un des responsables du Musée d’Histoire Naturelle de Géorgie, elles seraient probablement arrivées chez l’Oncle Sam à bord d’un conteneur commercial. Et cette espèce s’est apparemment sentie à son aise dans cet état connu avant tout pour ses vergers.

En quelques années, elle a colonisé la zone à une vitesse impressionnante; les habitants se sont habitués à en croiser un peu partout, des boîtes aux lettres aux câbles électriques en passant par les buissons et les arbres. Mais cette année, elle a proliféré au-delà de toutes les prévisions.

Une situation dont témoigne l’entomologiste Will Hudson. Dans un communiqué, il explique avoir tué “des dizaines” d’araignées l’année passée. Celles-ci commençaient en effet à devenir envahissantes, mais ce n’était rien par rapport à la cuvée 2021. “J’ai déjà éliminé plus de 300 femelles cette année”, affirme-t-il. Pour illustrer l’ampleur du phénomène, il compare même sa cour au repaire de Shelob, la terrible araignée du Seigneur des Anneaux !

Vu le nombre d’individus, le chercheur explique fermement que l’éradication n’est plus une option. Mais heureusement, les Géorgiens ne sont pas en danger de mort pour autant. Ces araignées ne sont pas agressives par nature, et n’attaquent que lorsqu’elles sont provoquées. Et même en cas d’accident, il n’y a pas de quoi paniquer. Leur morsure, bien que douloureuse, n’est pas dangereuse pour l’humain, à moins de souffrir d’une allergie.

Un risque de prolifération

Il n’y a donc pas de risque de santé publique à grande échelle. Si cette colonisation inquiète les chercheurs, c’est plutôt pour leur impact potentiel sur l’environnement. En effet, il est de notoriété publique que les espèces invasives ont tendance à déstabiliser les écosystèmes. Le meilleur exemple reste celui du frelon asiatique, que nous ne connaissons que trop bien et qui mène la vie dure à nos abeilles.

Ce dérèglement est d’autant plus vrai lorsque les espèces prolifèrent aussi rapidement que Trichonephila clavata. Vu les proportions que cela a pris en Géorgie, de nombreux chercheurs commencent même à imaginer que ces araignées pourraient coloniser d’autres États américains. Un risque bien réel, sachant qu’elles disposent d’une arme redoutable.

En effet, les femelles pondent leurs oeufs dans des petits sacs de soie contenant jusqu’à 400 œufs. Ces sacs peuvent ensuite être transportés sur de très longues distances, ce qui permet à l’espèce de se répandre à grande vitesse.

Mais par chance, cette prolifération pourrait aussi avoir des effets bénéfiques inattendus. D’après l’entomologiste Nancy Hinkle, ces créatures permettent de réduire considérablement la population de certaines espèces nuisibles. Elles débarrassent ainsi les habitants des mouches et moustiques. Mieux : il s’agit même d’une des rares espèces à se nourrir de punaises invasives, qui peuvent causer de gros dégâts sur les cultures. “C’est une excellente opportunité de gérer ces problèmes sans produits chimiques”, explique-t-elle.

L’hiver approchant, la majorité des araignées devraient commencer à mourir de froid dans les prochaines semaines. Mais elles auront laissé derrière elles des sacs d’oeufs, dont l’éclosion est prévue dès le printemps prochain. Nous saurons alors si la population s’est stabilisée, ou si cette araignée a poussé sa conquête de l’Amérique encore plus loin.

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2 commentaires
  1. Cette espèce d’araignée produisant de grandes toile est très utile par la capture d’insectes nuisibles.
    Sa population sera très rapidement régulée par l’action d’oiseaux qui découvriront en cette espèce une nouvelle source de nourriture.
    C’est ce qui est déjà arrivé avec cette même espèce d’araignée sur les îles de l’océan Indien.

  2. Est-il envisagé une campagne d’éradication de cette espèce d’araignée invasive qui, même si elle n’entraîne pas de conséquences nuisibles a priori, n’est pas à sa place dans l’écosystème des États Unis ? Au vu des nombreux échanges commerciaux dans les différents états des USA, elle ne peut que proliférer sur le territoire et sur ceux des pays importateurs de denrées importées des États Unis. Quelles peuvent être les incidences, à terme, d’une surpopulation de cette araignée ?

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