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Les baleines sont plus gloutonnes que prévu, et c’est une bonne nouvelle

Nous savions que les baleines étaient de sacrées mangeuses, mais pas à ce point. Et c’est une excellente nouvelle pour les écosystèmes marins.

Les baleines sont des bêtes fascinantes à bien des égards. En plus de leur taille remarquable et de leurs particularités comportementales, elles jouent aussi un rôle absolument déterminant dans les écosystèmes marins; un constat encore renforcé par une nouvelle étude repérée par Futura, qui s’est intéressée à leur régime alimentaire. Non seulement elles mangeraient près de trois fois plus que prévu, mais cela serait l’une des clés du dynamisme des océans !

Parmi les différents groupes de baleines qui peuplent nos océans, il existe un groupe baptisé Mystoceti qui présente une caractéristique importante. Tous ses représentants disposent en effet de fanons, les lames cornées caractéristiques qui ornent leur mâchoire supérieure. L’humain s’en est longtemps servi pour confectionner des parapluies ou des corsets, ce qui constituait une raison de plus de chasser ces majestueux cétacés. Mais pour ces derniers, ils n’ont rien de cosmétique. Grâce aux très nombreux poils qui les garnissent, ils agissent comme un énorme peigne capable de filtrer l’eau.

Cela permet à la baleine d’avaler d’énormes volumes de liquide sans risquer d’ingurgiter un objet dangereux ou volumineux; elle peut ainsi se nourrir en masse des petits organismes qui constituent la base de son alimentation. Un mode d’alimentation fascinant pour un animal de cette taille. Et pour les biologistes, c’est intéressant à de très nombreux niveaux; si nous connaissons bien cette mécanique, son impact à l’échelle de l’écosystème demeure encore assez mystérieux. Car cela ne vous a pas échappé, nous parlons tout de même d’animaux extrêmement volumineux.

Le krill est une espèce de crustacé de très petite taille, dont une baleine bleue peut consommer jusqu’à 16 tonnes par jour. © Øystein Paulsen – WikiCommons

Les baleines, des gloutons incorrigibles

Avec de tels béhémoths qui arpentent les eaux, on peut légitimement s’attendre à ce qu’ils jouent un rôle clé dans la dynamique de leur habitat; c’est ce qu’ont cherché à vérifier une équipe de chercheurs américains. Mais très curieusement, la littérature scientifique ne comportait jusqu’alors aucune étude quantitative précise sur cette question. Jusqu’à cette étude, nous ne disposions que d’estimations très vagues, car basées sur notre connaissance approximative de leur métabolisme.

De 2010 à 2019, ils ont ainsi installé des dispositifs de pistage à 321 baleines pour les suivre à la trace. En même temps, ils ont cherché à quantifier leur alimentation quotidienne. Pour cela, ils ont utilisé un dispositif très ingénieux. L’ensemble comporte un petit sonar à courte portée monté sur une simple ventouse. Celui-ci produit un signal différent en fonction de la densité de proies microscopiques présentes dans l’eau à cet endroit.

Très sommairement, plus il y a de krill en suspension dans l’eau, plus le signal retour du sonar est intense. Après quelques étapes de calibration, cela leur permet donc d’estimer la concentration de nourriture disponible. Grâce à un GPS, un accéléromètre et des mesures réalisées par un drone, ils ont pu estimer le volume moyen ingurgité à chaque “bouchée”. Il ne leur restait plus qu’à multiplier ce chiffre par la concentration de krill mesurée pour obtenir leur consommation totale.

Et lorsque les résultats définitifs ont été compilés, l’équipe n’en a pas cru ses yeux. Leurs résultats ont montré qu’en moyenne, les Mystoceti mangent environ trois fois plus de nourriture que ne le suggéraient les précédentes estimations. À l’échelle d’une baleine bleue, qui peut dépasser allègrement les 20 mètres de long dans la force de l’âge, cela représenterait… l’équivalent de deux éléphants et demi chaque jour, soit 16 tonnes quotidiennes! C’est plus d’un dixième de leur poids, qui peut aisément dépasser les 120 tonnes.

En prenant leurs repas en profondeur avant de se soulager à la surface, les baleines “retournent” l’océan comme le ferait une charrue dans un champ. © sarangib – Pixabay

Des “charrues” marines qui fertilisent les océans

Mais les trouvailles des chercheurs ne s’arrêtent pas à cette donnée quantitative. Cette consommation gigantesque a aussi un corollaire assez peu ragoûtant; si les baleines mangent autant, cela signifie aussi qu’elles excrètent bien plus que prévu. Et cette abondance de bouse de baleine est une véritable bénédiction pour les océans. Lorsqu’ils se nourrissent en profondeur et défèquent à la surface, les cétacés jouent donc un rôle de “charrues océaniques” qui alimente tout l’écosystème.

Car avec ces selles, ce sont aussi de nombreux nutriments qui se retrouvent en suspension dans l’eau. Or, ces nutriments sont à la base des écosystèmes marins. Ce sont eux qui permettent au plancton de se développer. Par photosynthèse, ce plancton participe ensuite à l’oxygénation des océans. C’est absolument fondamental pour deux raisons. Cela permet de sauver les espèces qui y vivent, car nombre d’entre elles sont aujourd’hui menacées d’asphyxie par le phénomène inverse.  Et puisque cette photosynthèse consomme du dioxyde de carbone, le plancton joue aussi un rôle de pompe à gaz à effets de serre.

Mais surtout, ce plancton constitue la base de très nombreuses chaînes alimentaires en milieu marin. C’est le plat préféré du krill, qui constitue lui-même l’alimentation principale des baleines. La boucle est donc bouclée, et ces travaux illustrent très bien l’importance de ces bêtes majestueuses. Les auteurs concluent en expliquant que la sauvegarde de ces espèces est indispensable, et pourrait même permettre de sauver certaines niches écologiques aujourd’hui menacées. Le texte de l’étude est disponible ici.

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1 commentaire
  1. Effectivement c’est bénéfique car ça permet à ces “rippers” des mers de débarrasser de tout les sacs plastiques qui trainent .Ce qu’il faut comprendre c’est que du fait de leur gloutonnerie ça leur permet de stocker un max . de déchets dans leur estomac et du fait que celui ci est immense elle crève lentement puis ça lâche d’un coup .
    On retrouve leur corps après qui soit jonchent les plages ou pourrissent en pleine mer et servent à nourrir le peu de requin qui restent , qui subsistent dû à la pêche intensive de ces derniers pour leurs ailerons .
    Ca permet aussi aux pêcheurs des pays en voie de développement de devenir riche, millionaire , avec le vomi de la baleine en décomposition qui sert dans la parfumerie .
    Que faut il en conclure ? Morale de l’histoire : On n’est pas prêt de s’en sortir avec toutes les inepties que les scientifiques racontent en se contredisant avec les faits …

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