Le Japon a officiellement certifié son tout premier taxi volant

Quelques jours après l’annonce des aéroports de Nice, qui souhaite créer le futur champion européen des eVTOL, cette niche industrielle encore balbutiante vient de passer une autre étape majeure. SkyDrive est devenue la toute première entreprise de ce genre à recevoir une certification de sécurité officielle au Japon. C’est la première fois que le pays délivre une telle certification, deux ans après les États-Unis.

D’après un communiqué repéré par Interesting Engineering, cette certification atteste du fait que “la conception, la structure, la résistance et les performances remplissent les critères de sécurité et de respect de l’environnement”. Ces certificats ne sont accordés qu’aux engins qui peuvent montrer patte blanche. Cela implique notamment une batterie de tests structuraux et de comportement en vol. Cela ne signifie pas que l’appareil, baptisé SD-03, peut voler dès aujourd’hui; en revanche, cela le rapproche nettement du stade commercial.

D’ici quelques années, SD-03 pourrait donc bien devenir le chef de file national cette nouvelle tendance. Mais il reste malgré tout beaucoup de travail avant qu’il puisse slalomer entre les immeubles de Tokyo. Pour l’instant, cet octocoptère au look sympathique affiche encore des capacités relativement modestes. Dans des conditions idéales, il peut atteindre une vitesse de 48km/h. Mais surtout, il ne peut rester en vol qu’une petite dizaine de minutes.

Le monde se prépare à un changement de paradigme

Pas encore de quoi parler de révolution technologique; sur le plan strictement technique, d’autres propositions comme celles de Joby, Airspeeder ou Volocopter semblent aujourd’hui plus matures. Mais SkyDrive est confiant; il prévoit de commercialiser sa machine en 2025, soit quelques mois après les pionniers du secteur. Volocopter souhaite par exemple lancer sa machine dès 2023. En parallèle, Nice ou Paris ont également des projets dans ce domaine, qui devraient se concrétiser vers 2024.

Mais ce qu’il faut retenir, c’est surtout que le gouvernement japonais vient de créer un précédent d’envergure. Cela pourrait bien accélérer le processus, et donner des idées à d’autres entreprises. En effet, cela fait déjà des années que la société japonaise rêve de cette technologie. Dès 2018, le gouvernement nippon a d’ailleurs lancé un vaste partenariat public-privé  pour promouvoir ce nouveau moyen de locomotion.

Cette autorisation ouvre grand la porte à un véritable tournant générationnel, et le Japon arrive à son tour dans cette dernière ligne droite. D’ici là, SkyDrive va continuer à améliorer les performances générales de l’engin. La firme souhaite aussi développer une version à deux sièges dès 2023, et le doter du pilotage automatique pour 2028. Mais ils travailleront avant tout sur la sécurité, la fiabilité et l’efficacité énergétique, et surtout l’aspect réglementaire et logistique – autant de points qui alimentent encore largement le débat. S’ils parviennent à respecter leur calendrier ambitieux, ils seront donc pile à l’heure pour surfer sur une vague qui promet de déferler sur le monde des transports.

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