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Un mois après son sauvetage in extremis, Hubble inquiète encore la NASA

Ce bon vieux Hubble est encore volontaire, mais ces pannes récurrentes montrent qu’il commence à arriver au bout de ses capacités.

Le pauvre Hubble continue décidément d’enchaîner les pépins de santé ces derniers temps. Après un coma artificiel sous haute tension qui a tenu la NASA et les observateurs en haleine pendant un mois cet été, l’agence a annoncé que les instruments du célèbre satellite ont encore flanché récemment.

Le 25 octobre dernier, l’engin a émis plusieurs codes d’erreur; il avait apparemment perdu le fil des messages de synchronisation, indispensables pour répondre avec précision aux commandes de la NASA. Après ces alertes successives, les instruments ont basculé automatiquement en “safe mode”. Il s’agit d’ une sorte de coma artificiel, qui permet de préserver le système lorsqu’il rencontre un dysfonctionnement. Cela permet de protéger l’ensemble d’un éventuel composant défectueux.

L’origine de la panne encore inconnue

À première vue, cet incident semble moins sérieux que la panne de cet été, qui avait laissé le satellite en piteux état. Les opérateurs avaient dû lutter pendant de longues semaines pour transférer la charge sur son seul et unique ordinateur de secours. Hubble a donc utilisé son dernier joker à ce moment-là; il va sans dire que la panne actuelle a dû glacer le sang des ingénieurs. Mais heureusement, elle n’a apparemment pas endommagé les instruments ou l’ordinateur.

C’est donc un gros soulagement. Mais il reste tout de même à savoir pourquoi Hubble a échoué à transmettre et recevoir ces marqueurs de synchronisation. Car si cela venait à se reproduire régulièrement, cela compliquerait fortement la suite des opérations.

En ce moment, les ingénieurs de la NASA analysent les constantes vitales de l’engin avec les quelques données dont ils disposent. En parallèle, ils fouillent également les plans de l’appareil et sa documentation technique pour trouver la source de ce glitch. Une tâche éminemment compliquée, lorsque l’on travaille avec une technologie conçue dans les années 70. Et plus le temps passe, plus les problèmes techniques à répétition laissent planer le doute sur sa longévité.

Repousser l’inévitable

De plus, le déploiement de la future star de la cosmologie, le télescope James Webb, approche à grands pas. S’il n’a pas vocation à remplacer Hubble stricto sensu, il s’agira néanmoins d’un vrai passage de relais. Hubble, c’est un peu comme un vieux sportif émérite qui a fait la pluie et le beau temps dans son domaine pendant des années. Aujourd’hui âgé et fatigué, il garde la même passion, mais le corps ne suit plus; il continuera à travailler jusqu’à son dernier souffle, mais il est désormais temps pour l’illustre mentor de passer la main à un jeune champion prometteur.

D’ici là, ce colosse de métal sommeille et attend sagement la fin de sa convalescence. Espérons que ses gardiens parviendront à le remettre d’aplomb dans les plus brefs délais. Car ce bon vieux Hubble ne sera pas éternel. Après tout, il nous a déjà gratifiés de trois décennies de bons et loyaux services; et à cet âge canonique, le moindre soubresaut laisse désormais entrevoir le pire. Il faudra donc profiter de ses lumières autant que possible, avant que cette illustre machine ne tire sa révérence une bonne fois pour toutes.

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