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Facebook bannit plus d’un milliers de comptes trolls gouvernementaux

En activité depuis 2018, cette usine à troll comptait plus d’un milliers de comptes, et était particulièrement active sur les questions politiques.

Lundi 1er novembre, le groupe Meta — anciennement connu sous le nom de groupe Facebook — a annoncé la disparition d’une importante usine à trolls. Située au Nicaragua en Amérique centrale, l’entreprise Telcor, à priori sans histoire hébergeait en réalité plus d’un millier de comptes trolls orchestrés par le gouvernement nicaraguayen. Depuis 2018, et alors que les opposants au régime du président Daniel Ortega subissaient de violentes répressions policières, cette entreprise aurait ainsi tenu un rôle non négligeable dans la manipulation du débat public en ligne.

Plus de 1000 comptes supprimés

Une situation à laquelle Meta a finalement réagi. Dans un communiqué publié hier, le groupe californien a annoncé avoir éliminé 937 comptes Facebook, 140 pages publiques ou privées, et 24 groupes. 363 comptes Instagram sont également concernés. Tous auraient partagé des messages progouvernementaux, visant à discréditer les opposants politiques de Daniel Ortega. Pour le groupe de Mark Zuckeberg, il s’agit là d’une des “plus grandes opérations de trolls intergouvernementales que nous avons éliminées à ce jour, avec plusieurs entités étatiques participant à cette activité en même temps”. Autant de groupes “connectés techniquement à l’opération principale”, qui constituaient “les ramifications d’un réseau principal”.

Facebook ne veut pas jouer de rôle en politique

Orchestrée par le gouvernement en place, cette usine à trolls aurait été particulièrement active il y a quelques années, au moment où Daniel Ortega réprimait violemment les manifestations de ses opposants politiques, dans des manifestations ayant causé la mort d’au moins 300 personnes. Au pouvoir depuis 2007, l’actuel président nicaraguayen brigue actuellement un quatrième mandat. Il est aussi accusé d’avoir fait emprisonner ou assigner à résidence au moins sept de ses adversaires politiques, et près d’une quarantaine d’opposants publics.

Attention cependant, cette décision forte de la part de Facebook n’a — officiellement du moins — aucun lien avec la politique. Selon l’ancien cadre de l’OTAN aujourd’hui consultant en “opérations d’influences” chez Meta Ben Nimmo, cette suppression massive ne serait due qu’aux comportements inappropriés (comme l’utilisation de faux comptes) de l’usine à trolls sur les différentes plateformes du groupe. Rien à voir donc avec le contenu publié assure Meta, qui se veut extérieur à toute considération politique, sans doute pour faire oublier les scandales liés à Cambridge Analytica et aux dernières élections américaines.

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