La recherche d’extraterrestres est une partie fascinante des sciences liées à l’espace. Dans ce domaine, la technologie avance et les moyens d’exploration se précisent au fil du temps; c’est donc une réalité qui devient de plus en plus tangible jour après jour. Pour la NASA, dont l’administrateur admet volontiers leur existence, cela impose un changement de méthodologie.
C’est en tout cas l’avis de six chercheurs de l’institution, qui ont récemment publié une tribune repérée par TNW. Selon eux, il est tout sauf irréaliste de penser que notre génération pourrait être la première à découvrir la vie extraterrestre. Ils affirment donc qu’il est urgent de créer une échelle de confiance. Celle-ci pourrait alors permettre de “définir des attentes raisonnables” lors d’un potentiel contact.
En substance, cela signifie que la NASA veut attribuer un score à chaque découverte dans ce domaine. L’objectif : estimer la probabilité qu’il s’agisse bien de vie extraterrestre. Celui-ci s’échelonnerait irait du niveau 1 (“Détection d’un signal reconnu comme résultat d’une activité biologique”) à 7 (“Plusieurs observations indépendantes du matériel biologique attendu dans son environnement”).
Chiffrer les probabilités
Il s’agit d’une proposition inoffensive, mais néanmoins un peu surprenante; après tout, tous les chercheurs sérieux qui travaillent sur ces questions n’ont pas attendu cette proposition pour recontextualiser leurs découvertes. Ils sont déjà tenus de documenter leurs trouvailles et publications. Ils le font simplement avec un “score” plus abstrait; en pratique, il peut prendre la forme d’un paragraphe voire d’une sous-partie entière, plutôt que d’un simple chiffre de 1 à 7.
Ces chercheurs ne sont pas nés de la dernière pluie, et sont évidemment conscients de cette réalité. Ils précisent d’ailleurs en conclusion qu’il ne s’agit “pas d’une prescription”, et que les discussions dans la communauté scientifique devraient “modifier ou supplanter” cette échelle… ce qui ressemble fort à un retour à la case départ.
Un outil de communication et de vulgarisation ?
Là où une telle échelle pourrait être plus utile, c’est plutôt du côté du grand public. Pour les auteurs, cela permettrait de résumer toutes les nuances d’une série de travaux dans un simple chiffre. Un format évidemment plus parlant pour le grand public. Il suffirait par exemple de parler de “découverte de niveau 1”, et on saurait tout de suite qu’il s’agit d’une piste très lointaine. En revanche, si les médias se mettent à parler de “niveau 7”, c’est qu’une immense découverte est dans les cartons.
Plus largement, cet article est aussi un plaidoyer pour une meilleure communication à destination du grand public. Selon les auteurs, ça serait une manière de “construire la confiance” en mettant en avant le fait que “les faux départs et les culs-de-sac sont une composante attendue d’un processus scientifique sain”.
Une démarche de vulgarisation qui pourrait effectivement avoir son importance. Puisque les travaux de recherche de vie se multiplient, mathématiquement, les découvertes seront de plus en plus fréquentes. Et il faudra bien trouver un moyen de communiquer toutes ces informations à un public qui n’a pas nécessairement de formation, voire d’intérêt pour les sciences.
Il sera intéressant d’observer les réactions de la communauté scientifique à cette proposition. Leurs collègues seront-ils enthousiasmés ? Ou, au contraire, y verront-ils une façon de se couper les cheveux en quatre pour rien ? L’avenir nous dira si ce processus est stérile ou prometteur; mais si vous voyez cette échelle apparaître dans des publications scientifiques, vous saurez de quoi il retourne.
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