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Intel Alder Lake : une 12e génération de CPU synonyme de rédemption ?

Alder Lake, la 12e génération de processeurs Intel attendue comme le messie, débarque enfin sur le marché. Le début d’une nouvelle ère ?

Après une longue attente et beaucoup de promesses, Intel s’apprête enfin à lancer Alder Lake, sa fameuse 12e génération de processeurs. Et c’est peu dire si ce retour était attendu, après une longue traversée du désert qui aurait pu très mal se finir. Trois nouveaux produits pour un retour en grâce ?

Il fut un temps où Intel dominait outrageusement le marché des fondeurs, à tel point que le fait de s’aventurer hors du territoire bleu était presque une curiosité. Mais depuis quelques années, le paysage a bien changé; AMD est revenu en force avec des rapports puissance-prix imbattables, et Apple a frappé très fort avec son chip M1. Dans ce contexte, le colosse historique faisait grise mine, à tel point qu’on commençait même à s’inquiéter pour lui.

Fort heureusement, Intel commence lentement mais sûrement à reprendre du poil de la bête. La firme n’a pas retrouvé toute sa gloire d’antan, mais elle y travaille; et pour y parvenir, elle compte transformer l’essai avec une douzième génération pleine de promesses.

Les architectures hybrides ont le vent en poupe

Pour reprendre de la hauteur, Intel s’appuie sur sa fameuse nouvelle architecture hybride. On se retrouve donc avec un mélange de coeurs. Les P-cores sont des cœurs hautes performances qui s’occuperont des tâches exigeantes. De l’autre côté, les E-cores, moins puissants, mais très peu gourmands en énergie, géreront les tâches de fond et l’aspect multitasking.

Cette approche n’est pas nouvelle, et commence même à devenir à la mode sur le marché. Cela fait déjà des années qu’ARM utilise ce principe, qui est aussi au cœur de la superbe puce M1 d’Apple. Cela permet en effet de concevoir des CPUs agiles et flexibles, capables d’assumer des gros pics de charge tout en restant très efficaces dans leur gestion des workloads plus légers. Intel avait d’ailleurs déjà expérimenté dans ce domaine avec ses Lakefields, mais ceux-ci étaient plutôt destinés à des appareils de type notebook. Désormais, cette philosophie s’invite jusqu’au cœur de la gamme.

© Intel

Trois nouveaux processeurs

Cette nouvelle architecture débarque donc avec trois premiers représentants, avec en fer de lance le fameux i9-12900K. Il s’agit d’un beau bestiau qui embarque 16 cœurs (8 P-cores, 8 E-cores) pour 24 threads. De base, ceux-ci sont cadencés à 3.2 GHz (P) et 2.4 GHz (E). Mais tout change une fois la technologie Turbo Boost Max 3.0 activée; dans ces conditions, les cœurs du nouveau flagship seraient capables d’atteindre la clockspeed impressionnante de 5.2 GHz. Pour la nouvelle star de sa gamme, le fondeur parle ainsi de performances globalement supérieures de 19% par rapport à la génération précédente. Les performances en multithreading s’annoncent également détonantes.

Dans les tâches qui nécessitent de pousser plusieurs cœurs dans leurs retranchements, l’ l’i9-12900K consommerait apparemment moins d’énergie que l’i9-11900K tout en étant 50% plus rapide. Et pour atteindre des performances comparables, la nouvelle mouture n’aurait besoin que d’un quart de l’énergie requise par la précédente ! Bluffant.

Intel a également présenté deux autres CPUs. L ’l’i7-12700K dispose de12 cœurs (8P / 4E) pour 20 threads. Ici, les cœurs sont cadencés à une vitesse légèrement supérieure de base, mais ne pourront atteindre “que” 5.0 GHz en turbo. Même constat pour les l’i5-12700K. Ceux-ci disposent de 10 cœurs (6P / 4E) pour 16 threads, à la vitesse encore légèrement supérieure de basse, mais limitée à 4.9GHz en turbo. Il s’agit donc de versions légèrement moins musclées, et forcément moins chères. À noter que les trois CPUs existent en version KF; celle-ci permet d’économiser une fraction du prix à condition de se passer du chipset graphique intégré UHD Graphics 770.

Un nouveau socket “future-proof

L’autre nouveauté très importante, c’est que cette 12e génération est compatible avec un tas de nouveaux ou futurs standards de l’industrie. Ils prennent en charge la mémoire DDR5 jusqu’à 4800MT/s, jusqu’à 16 lignes PCIe 5.0 d’une vitesse fulgurante, et des caches L2 et L3 plus volumineux. Cela ouvre aussi la porte au Wi-Fi 6, aux nouvelles normes USB, et ainsi de suite.

Mais pour profiter de toutes ces belles promesses, il va falloir mettre la main au portefeuille deux fois; une pour le CPU… et une pour la carte mère. En effet, cette nouvelle génération est construite sur la base du nouveau chipset 2690, qui débarque avec un nouveau socket baptisé LGA 1700. Il ne reste qu’à espérer qu’il soit encore compatible avec les systèmes de refroidissement utilisés avec le socket LGA 1200…

La guerre des fondeurs est-elle enfin relancée ? © AMD

Enfin l’heure du retour en grâce ?

En tout cas, c’est peu dire si cette 12e génération a fière allure. Une nette hausse des performances, une efficacité énergétique supérieure, une architecture prometteuse et tournée vers l’avenir…Sur le papier, cela ressemble fort au véritable bond générationnel dont l’écurie bleue avait tellement besoin. Cela suggère qu’Intel est encore parfaitement capable de produire de l’excellent matériel lorsqu’il arrête de tergiverser pendant des mois sur la finesse de la gravure, et se concentre sur les performances réelles.

Cela suffira-t-il a rendre son trône à l’écurie bleue ? L’avenir le dira. Mais du point de vue du consommateur, on ne peut que se satisfaire de ce retour aux affaires. Il devrait réintroduire une dose de compétition forcément bénéfique pour toute l’industrie. Rendez-vous dans quelques semaines pour savoir si cette 12e génération a réussi ses grands débuts !

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