Lourdement impacté par le Covid-19, le marché technologique pourrait connaître une pénurie plus longue que prévu. Alors que le monde se remet doucement d’une situation sanitaire jusqu’alors inédite, le manque de semi-conducteurs continue de se faire sentir. Jusque dans les résultats trimestriels du géant Intel, qui enregistrait jeudi un nouveau bilan décevant. Si le bénéfice net de la firme reste bon, avec une progression de 60% en un an (pour un total de 6,8 milliards de dollars), c’est son activité principale — la fabrication de processeurs pour ordinateurs — qui voit ses revenus diminuer de 2% en un an.
Jusqu’en 2023 ?
Une baisse significative, qui s’explique selon le PDG d’Intel Pat Gelsinger, par la pénurie mondiale à laquelle fait face l’industrie technologique depuis plus d’un an. Alors que cette dernière affecte de nombreux domaines, c’est sur le marché de l’automobile et de l’électronique qu’elle a le plus de conséquences. Chez Intel, la pénurie aura fait baisser de 5% les ventes d’ordinateurs portables du groupe, entraînant une chute de plus de 8% à la bourse de Wall Street hier soir.
Mauvaise nouvelle, cette situation compliquée devrait se poursuivre encore quelques années, prévoit Pat Gelsinger : “Chaque trimestre de l’année prochaine, nous nous améliorerons progressivement. Mais il n’y aura pas d’équilibre offre-demande avant 2023”. Des prévisions pessimistes donc pour Intel, alors qu’au même moment, son principal rival AMD faisait savoir via sa PDG Lisa Su, que l’offre devrait être améliorée “d’ici 2022”, à mesure que la pénurie s’amenuise. Du côté de NVIDIA aussi, les prévisions misent sur un échéancier plus restreint, avec des problèmes d’approvisionnement estimés jusqu’à la fin de l’année 2022.
La mort des ordinateurs portables ?
Si la pénurie touche tout particulièrement les ordinateurs portables, c’est avant tout parce que ces derniers, contrairement aux PC fixes par exemple, constituent un ensemble de pièces précises, où chaque élément doit répondre présent pour finaliser l’assemblage d’un terminal. “Nous pouvons avoir un processeur, mais s’il manque un écran LCD ou une carte Wi-Fi, ça ne fonctionne pas”, explique ainsi Pat Gelsinger. On rappelle aussi que si Intel a effectivement enregistré une baisse de 5% de ses ventes d’ordinateurs portables cette année, cela s’est fait au bénéfice des ventes d’ordinateurs fixes, qui ont de leur côté vu leurs revenus grimper de 20%. Tout n’est donc pas perdu pour le géant californien.
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