À quoi ressemblerait le monde s’il était gouverné par une IA ?

L’avenir est toujours difficile à prévoir. Personne n’a de boule de cristal pour savoir comment le monde de demain sera fait. Il suffit de voir les prophéties de Nostradamus pour se rendre compte que le futur ne prend pas toujours la route qu’on lui dessine. Les évolutions des sociétés sont difficiles à prévoir. Toutefois plusieurs personnes, des philosophes notamment, se sont penchés sur la question.

D’après Nick Bostrom, enseignant dans la très prestigieuse université anglaise d’Oxford, l’avenir devrait suivre l’hypothèse dite de “singleton”. Derrière ce concept se cache en réalité un monde gouverné par une seule et même entité, dont dans certains cas, une IA. Afin d’appuyer son propos, le professeur explique que l’Homme a toujours cherché à se rassembler sous le joug d’entités de plus en plus grandes et puissantes.

Difficile de lui donner tort quand on voit l’essor des États-nations au cours de ces derniers siècles, eux qui ont succédé à des territoires plus petits, comme les duchés ou les principautés. Selon le philosophe, il n’y aucune raison pour que l’histoire s’arrête là. Dans un avenir plus ou moins proche, il estime que l’humanité basculera dans un monde sous gouvernance universelle. Des instances déjà en place comme les Nations Unies, ou à moindre échelle l’Union Européenne confirme cette théorie et montre qu’une volonté supra-étatique est en train d’émerger.

Une hypothèse souhaitable ?

Mais pour beaucoup, si l’hypothèse de Singleton est en effet probable, elle n’est pas souhaitable pour autant. En effet la mise en place d’une gouvernance mondiale pourrait entraîner l’arrivée d’un pouvoir totalitaire, les libertés individuelles pourraient être nivelées par le bas, ce qui placerait un occidental sous les mêmes règles que celles aujourd’hui en vigueur en Chine ou dans d’autres pays, peu enclin à accorder des libertés à ses concitoyens.

En somme si cette hypothèse de Singleton est encore largement débattue, elle a le mérite d’exister et de questionner la route que l’humanité veut prendre. Dans l’un de ses premiers écrits sur le sujet, Bostrom développe les avantages et inconvénients d’un tel changement. Il explique ainsi que la course à l’armement pourrait prendre fin sous une telle gouvernance. Sans concurrence entre différentes puissances personne n’aurait besoin d’armes, ce qui réduirait drastiquement les violences. Une hypothèse viable seulement si le gouvernement mis en place plaît à tout le monde, et que ce système international ne rencontre pas de détracteurs, ce qui est peu probable.

Mais toujours selon Bostrom cette uniformisation des pouvoirs politiques de la planète pourrait également mettre fin au colonialisme et aux inégalités dans leur ensemble. Une idée utopiste qui là encore a certaines limites. En effet, il est difficile de croire en cette idée tant les différences de ressources sont grandes aux quatre coins du monde. Les Hommes ne vivent pas de la même manière en Europe qu’au cœur du Sahara, et cette inégalité naturelle ne pourra jamais être résolue. Le combat contre les inégalités ne devrait donc pas être gagné de la sorte, du moins, si cette solution peut y contribuer, elle devra être accompagnée d’autres mesures afin d’arriver à ses fins.

Une IA pour nous gouverner tous

Enfin, dans l’hypothèse la plus futuriste où le gouvernement mis en place était contrôlé par une IA, alors Bostrom théorise qu’il serait possible de “calculer” quel futur est le meilleur pour l’humanité en analysant toutes les possibilités. Mais là encore cette idée a des limites. L’IA, dépourvue de toute empathie pourrait très bien décider, à la manière d’un Thanos dans l’univers de Marvel, d’anéantir la moitié de la population terrestre pour le bien des 50% des restants.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.