Le 20 juillet 1969, les deux astronautes américains Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchent sur la surface de la Lune à 360 000 kilomètres de la Terre après un voyage historique de quatre jours. Lors de leur arrivée sur notre satellite ils décrivent ce dernier comme grisâtre, d’un calme absolu, que rien ne semble pouvoir interrompre. Mais selon les derniers prélèvements de la sonde chinoise Chang’e 5 plus d’un demi-siècle plus tard, le calme lunaire ne serait qu’une apparence.
Arrivée au début du mois de décembre dernier sur l’océan des Tempêtes, la plus grande mer lunaire, la petite sonde est restée sur place une petite quinzaine de jours, dans une mission éclair où elle aura malgré tout eu le temps de collecter pas moins de deux kilogrammes de roches lunaires. Dans sa récolte, une grande quantité de basalte. Cette roche magmatique, signe d’une activité volcanique lunaire était le centre d’intérêt principal des scientifiques au cours de cette mission.
L’océan des Tempêtes est plus jeune que prévu
En recueillant ces roches, les chercheurs ont pu, ici sur Terre, dater ces rejets magmatiques lunaires, avec une précision encore rarement atteinte. Jusqu’alors on pensait que l’océan des Tempêtes était âgé de trois milliards d’années. Cette estimation avait été calculée en grande partie en « comptant » le nombre de cratères présents à la surface de l’océan. En fonction de leur densité les chercheurs étaient capables de donner une estimation, plus ou moins précise de l’âge de la zone.
La Lune ne souffrant d’aucune érosion, les cratères restent en place pour des millénaires, ne pouvant disparaître que sous une nouvelle couche de roche, ou alors, dans des cas plus rares, si un autre cratère vient se former dessus. Mais grâce à ces relevés, les chercheurs ont réussi à donner une estimation bien plus précise de l’âge de l’océan des Tempêtes qu’ils estiment autour des deux milliards d’années. C’est donc un milliard d’années plus jeune que les estimations précédentes. De quoi remettre en question le rapport densité de cratère/âge d’une zone lunaire.
Une réponse qui pose mille questions
Si l’étude menée par la sonde Chang’e 5 a permis de dater plus précisément cette partie de notre satellite elle a aussi ouvert tout un tas de portes, remplies d’interrogations. Comment la Lune, un aussi petit corps a-t-il pu avoir un volcanisme récent ? Car oui, pour des évènements qui ont eu lieu il y a deux milliards d’années, les astronomes parlent de comportements récents, au vu de l’âge de notre satellite. Autre question pour le moment sans réponse, comment les éruptions volcaniques se forment-elles au sein du manteau lunaire ?
Des questions parmi tant d’autres qui devraient occuper les astronomes pour les prochaines années. La NASA espère que les missions Artemis, qui ont prévu de ramener des Hommes sur la Lune pourront apporter un certain nombre de réponses à ces questions.
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