Tout le monde a déjà vu une vidéo des exploits de Spot, le chien robot le plus connu d’internet. Créé par Boston Dynamics, ce dernier inquiète autant qu’il fascine. Agile, rapide, intelligent, il est capable de se déplacer dans une multitude d’environnements, et quand la technologie sera mature, il pourrait peut-être le faire mieux qu’un humain.
Une idée qui terrifie de nombreuses personnes, à commencer par les ingénieurs de Boston Dynamics eux-mêmes, bien conscients des dérives possibles pour leur création. Eux qui se sont toujours montrés contre le port d’arme, ont toujours catégoriquement refusé que Spot serve à des missions militaires.
Mais visiblement, ce point de vue pacifiste n’est pas partagé par tous. En effet, l’entreprise Ghost Robotics, qui propose des produits très proches de ceux de Boston Dynamics, vient de faire un partenariat avec la société SWORD International, un célèbre fabricant d’armes à feu. La firme s’est notamment fait connaître en commercialisant le SPUR, un sniper automatique dont il est question ici. Alors, quand les deux entreprises ont eu l’idée de monter un sniper automatique sur le robot-chien, le résultat est plus qu’effrayant.
https://twitter.com/Ghost_Robotics/status/1447699250570203137?s=20
Présenté par ses créateurs comme une véritable “machine à tuer” capable d’atteindre sa cible à 1200 mètres de distance, ce robot est une véritable arme létale. Pour Toby Walsh, professeur à l’UNSW Sydney AI, ce genre de robot d’un nouveau type « traverse une ligne morale, juridique et technique, nous emmenant dans un monde sombre et dangereux». Selon lui, ces armes ne peuvent être utilisées que par des États voyous «des armes de terreur» capable de tuer froidement, sans la moindre once d’humanité.
Pourtant ces robots, comme toutes les armes robotiques jamais développés, sont pour l’heure controlés par des hommes. Selon le professeur Michael Horowitz, enseignant les sciences politiques à l’Université de Pennsylvanie et expert en systèmes d’armes autonomes, ce genre de produit n’est pas bien différent des drones ou des armes terrestres déjà déployés par des entreprises concurrentes. « Ce produit ne soulève pas plus de débat éthique, qu’il n’y en avait déjà sur cette question» conclut le professeur.
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