Facebook en a décidément assez de voir sa cuisine interne exposée sur la place publique. D’après le New York Times, les troupes de Mark Zuckerberg vont désormais verrouiller l’accès à certains groupes de discussion internes, en réponse à plusieurs épisodes de fuites au contenu peu flatteur.
En barricadant ainsi l’accès aux informations sensibles, Facebook veut faire en sorte que “les discussions sensibles se déroulent à l’avenir sur des forums fermés, triés sur le volet”. Concrètement, l’entreprise cherche à restreindre l’accès aux informations les plus sensibles à ses employés de plus haut niveau, jugés davantage dignes de confiance. Une décision qui semble viser directement de potentiels lanceurs d’alerte. On pense notamment à Sophie Zhang ou encore Frances Haugen, dont les révélations n’ont décidément pas fait de bien à l’image déjà écornée de Facebook.
Mais c’était loin d’être le premier épisode. Par le passé, les différentes plateformes du groupe ont régulièrement dû se justifier, parfois maladroitement, par rapport au contenu de diverses fuites. “Comme tout le monde le sait, nous avons constaté une augmentation du nombre de fuites ces derniers mois”, explique un responsable de la plateforme cité par le NTY. “Ces fuites ne sont pas représentatives des nuances et de la complexité de notre travail. Elles sont souvent sorties de leur contexte et conduisent à une mauvaise interprétation de notre travail”, renchérit-il.
Des réactions mitigées en interne
Toujours selon le Times, cette mesure aurait suscité des réactions assez hétérogènes. Certains employés se rangeaient du côté d’Andy Stone, porte-parole de l’entreprise. Celui-ci affirmait ainsi que ces fuites pouvaient “endommager l’efficacité et le moral des équipes” et “mettre en danger les employés qui travaillent sur des questions sensibles”, et favorisent “de mauvaises représentations et compréhensions de sujets complexes”. De l’autre côté, certains employés se seraient insurgés contre cette initiative jugée “écœurante” et “contreproductive”, qui endommagerait le sentiment de responsabilité collective au sein de l’entreprise.
Ce changement d’organisation pourrait effectivement empêcher certaines informations sensibles d’être dévoilées au grand jour. Mais il pourrait également inciter certains employés à participer encore plus activement à ces fuites. L’avenir nous dira si Facebook a eu raison, ou si la plateforme s’est tiré une balle dans le pied.
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