Depuis l’émergence de l’aérospatiale privée, cela fait quelques années qu’on voit se succéder des engins de plus en plus impressionnants. Pour rejoindre la haute atmosphère voire l’espace, les entreprises rivalisent d’ingéniosité et proposent des engins de plus en plus perfectionnés. Mais la majorité des projets les plus avancés (exception faite de l’avion de Richard Branson) ont un point commun; plutôt que de réinventer la roue, ils sont restés sur le modèle de la bonne vieille fusée. Un paradigme qui a fait ses preuves depuis des décennies.
Mais cela n’empêche pas l’industrie d’explorer d’autres pistes plus originales. C’est le cas de Space Perspective, une jeune start-up américaine qui rêve de vous envoyer dans la stratosphère… en ballon. Un projet qui semble avoir convaincu les investisseurs; l’entreprise a en effet annoncé jeudi qu’elle avait levé 40 millions de dollars en vue de ses premiers vols commerciaux.
Une alternative presque “low cost” par rapport à la fusée
La finalité est sensiblement la même que les derniers vols de Blue Origin, ou Virgin Galactic avant eux : offrir un petit voyage à très haute altitude à des clients fortunés. Pour s’offrir un tel tour en ballon, il faudra en effet débourser environ 107 706 € au taux de change actuel. Un prix qui pourrait sembler énorme, mais qui représente une alternative assez économique par rapport à la fusée.
À titre de comparaison, Jeff Bezos a vendu ses premiers tickets pour plusieurs dizaines de millions de dollars. Aujourd’hui, le prix exact des sièges n’est pas connu du grand public. De nombreux analystes s’accordent toutefois à dire qu’un siège dans une fusée New Shepard coûte plusieurs centaines de milliers d’euros au bas mot.
De plus, le prix de ce voyage en ballon pourrait diminuer encore plus rapidement que celui des décollages en fusées. Ces derniers disposent de nombreux coûts plus ou moins incompressibles; pour les plus gros lancements, le prix du carburant seul peut parfois approcher le million de dollars. Des contraintes qui sont complètement étrangères au ballon de Space Perspective, dont le seul carburant sera la poussée d’Archimède.
Un véritable salon volant
On imagine également que le voyage sera nettement plus calme à bord d’un ballon; un avantage ou un inconvénient, selon votre degré de tolérance aux sensations fortes. De plus, il n’y aura besoin d’aucun entraînement particulier. Cela pourrait ouvrir les portes de l’espace à des personnes âgées, ou souffrant de problèmes de santé.
Tout le monde ne sera pas forcément capable d’encaisser un voyage en fusées à 90 ans comme l’a fait William Shatner ! Ici, le ballon s’élèvera pendant deux heures à environ 20km/h, se maintiendra à l’apogée pendant deux heures, puis redescendra tout en douceur.
De plus, un tel ballon est bien moins exigeant au niveau structurel. Contrairement à une fusée, il ne sera à aucun moment soumis à des forces de grande ampleur. Cela offre une grande liberté aux ingénieurs pour aménager un poste d’observation parfait. Les passagers pourront bénéficier d’un confort digne d’un jet privé, bar compris. Ils auront donc tout le loisir d’ observer la Terre sous tous les angles possibles dans des conditions royales. Effet de surplomb garanti !
Premiers vols prévus en 2024
Évidemment, le ballon impose aussi quelques contraintes supplémentaires. En l’absence d’air pour faire jouer la poussée d’Archimède, les lois de la physique interdisent à un tel engin de s’aventurer jusqu’à la ligne de Karman, considérée comme la frontière de l’espace, à 100km du niveau de la mer. Il faudra se contenter de grimper à environ 32km d’altitude. À titre de comparaison, c’est légèrement plus bas que le saut de Felix Baumgartner. C’est par contre bien supérieur à la moyenne des avions de ligne, qui circulent le plus souvent à 15 km d’altitude maximum.
D’après Tech Crunch, l’entreprise a réussi le lancement d’un premier ballon vide à l’altitude ciblée en juin dernier. Ils réaliseront d’autres essais de ce genre dans les mois à venir, avant un premier vol habité en 2023. Les vols commerciaux, eux débuteront en 2024, mais les sièges sont déjà tous réservés. Si vous souhaitez réserver un vol, vous devrez prendre votre mal en patience jusqu’en 2025.
D’autres solutions de ce type existent, dont une notamment, française, menée par la société Zephalto. Elle promet pour sa part des vols de plusieurs jours, de véritables croisières en ballon à des kilomètres du sol.
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Etant cardiaque, le vol en fusée c’est mort pour moi !! En ballon par contre, ca reste faisable ….
C’est bien vers 20 km que la lumière laisse la place au noir de l’espace ? Si oui à 32 km ce sera parfait, on s’en bat un peu l’œil de la limite de 100km. En plus à 32 on doit mieux voir les détails terrestres qu’à 100
Aller à 32 km d’altitude et vendre cela comme un voyage dans l’espace, c’est de la publicité mensongère. Rien que le nom de la boîte Space Perpective, est fait pour induire en erreur.