Si vous faites partie de ceux qui grincent dès dents dès qu’ils croisent des végétaux vendus sous plusieurs couches de plastique, le Ministère de l’Écologie a une bonne nouvelle pour vous. À partir du premier janvier 2022, cette pratique sera abolie pour un certain nombre de fruits et légumes.
Du côté des légumes, cette mesure concerne les poireaux, les courgettes, les aubergines, les poivrons, les concombres, les tomates rondes, les choux, les courges, et toute une variété de légumes racines dont les carottes et les panais, les pommes de terre, les navets et les topinambours. En ce qui concerne les fruits, la liste comprend les pommes, les poires, les ananas, les bananes, les oranges, clémentines et mandarines, les citrons et les pamplemousses, les melons, les mangues, les fruits de la passion et les kakis.
Pour l’instant, certains échappent encore aux restrictions sur l’emballage. C’est notamment le cas pour les aliments les plus fragiles; une mesure compréhensible puisqu’ils risquent d’être détériorés et donc gâchés s’ils sont transportés et vendus en vrac. Cela concerne les fruits rouges, les graines germées, certains fruits du verger mûrs, les salades ou les champignons. Mais il ne s’agit que d’un sursis pour permettre aux acteurs économiques de trouver une alternative. A l’horizon 2026, tous les fruits et légumes sans exception seront définitivement privés d’emballage plastique.
L’interprofessionnelle pas du tout emballée
Le communiqué du gouvernement explique qu’à l’heure actuelle, 37% des fruits et légumes seraient vendus sous emballage plastique. Cette mesure permettrait donc de supprimer “plus d’un milliard d’emballages en plastique inutiles chaque année“. Par contre, certains acteurs du secteur ne sont pas satisfaits de cette décision.
Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais, estime dans un communiqué cité par l’AFP (disponible ici en format pdf) qu’il s’agit d’une mesure légitime, mais mal mise en place. Elle affirme que la filière représente “moins d’1,5% des conditionnements plastiques” utilisés dans l’alimentaire, et s’estime injustement “ciblée en priorité”. Elle regrette aussi que leur proposition d’utiliser du plastique 100% recyclable n’ait pas été retenue, alors qu’elle est autorisée dans d’autres secteurs.
On imagine en effet que cette mesure sera assez contraignante pour la filière. Celle-ci va devoir trouver des solutions dans l’urgence. La transition ne sera pas évidente, même pour certains consommateurs. Reste qu’en l’état, les emballages représentent toujours plus de 40% du plastique produit à l’échelle globale; sur le long terme, on peut donc se satisfaire de cette décision qui va dans le bon sens au niveau écologique. Espérons que cette dynamique se poursuive dans la concertation, afin qu’aucun des acteurs de cette transition ne soit laissé pour compte.
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Je vais me faire un peu l’avocat du diable.
Je suis, moi aussi, agacé quand je vois des légumes dans une barquette plastique + film plastique.
Mais parfois, il n’y a pas de bonnes solutions ; seulement des moins mauvaises.
S’ils étaient “inutiles”, les industriels ne dépenseraient pas de l’argent dans ces emballages.
Ce plastique à pour but de garder la fraicheur plus longtemps.
Et un concombre qui a été cultivé, récolté, transporté et qui finalement est jeté par le commerçant ou le consommateur parce qu’il a perdu en fraicheur a, lui aussi, un coût écologique non négligeable.
Je vous invite a regarder les très intéressantes vidéo de la chaine Youtube Scilabus, sur le sujet, sorti il y a quelques mois :
La courte : https://www.youtube.com/watch?v=o619ERbHrcI
La longue : https://www.youtube.com/watch?v=mprtud7P8kw&t=1908s
L’interlocuteur (pas la youtubeuse que je trouve géniale) n’est peut-être pas 100% objectif, mais cela reste hyper instructif.
j’ai 39 ans, je pense que les produits frais sous plastiques sont arrivés il y a 15-20 ans maxi: progres ou gachis ? en tout cas c’est une adaptation pour le mode de vie urbain
C’est effectivement navrant que le législateur s’attaque à un secteur qui représente Epsylon sur les emballages plastiques et qui a le circuit de distribution le plus court en général et laisse par contre les gros producteurs et multi-transformateurs agroalimentaires multiplier leurs emballages intermédiaire (sur produits intermédiaires entre industriels) et finaux (vendus au consommateur). La paille dans l’œil et la poutre, toussa…