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La NASA fait appel au privé pour ses futures combinaisons spatiales

Comme pour le futur alunisseur de la mission Artemis, la NASA va faire appel à l’industrie pour l’aider à concevoir ses future combinaisons.

Cette semaine, la NASA a annoncé dans un communiqué, repéré par le site d’information Ars Technica, qu’elle allait se tourner vers le secteur privé pour améliorer ses combinaisons spatiales. L’objectif : remplacer une garde-robe à l’âge canonique, conçue il y a près de 50 ans. Les combinaisons actuelles, malgré leur look old school sont donc bien loin de correspondre aux standards attendus pour la reconquête de la Lune.

L’agence a ainsi publié un appel d’offres pour différents systèmes annexes pour les futures combinaisons. Ils viendront remplacer le matériel à bord de l’ISS. Mais ils équiperont aussi et surtout les astronautes lors de la mission Artemis, qui doit ramener l’Homme sur la Lune en 2025. Ils devraient aussi être utilisés à bord du Gateway, futur avant-poste orbital autour de la Lune.

Pour autant, la NASA ne va pas arrêter le développement de sa propre combinaison xEMU. Elle mettra d’ailleurs toutes ses données à disposition de ses futurs partenaires pour les aider dans leur développement. À terme, l’objectif serait de concevoir la meilleure combinaison possible en alliant les décennies d’expérience de la NASA au dynamisme de l’industrie, dans des contrats qui atteindront sans aucun doute les centaines de millions d’euros.

Cela passera notamment par le développement de nouveaux systèmes de régulation de la température et de la pression, et de recyclage de l’oxygène. Les partenaires travailleront aussi sur de nouvelles plateformes informatiques. Enfin, ils tâcheront d’ améliorer encore davantage les systèmes de navigation.

Dans l’idéal, la NASA espère que l’intégralité des systèmes seront opérationnels et intégrés dès 2023. Un délai ambitieux, mais qui permettrait d’inaugurer la combinaison bien avant le départ d’Artemis, repoussé pour sa part à 2025.

La NASA continue sa mutation

C’est une démarche qui s’inscrit pleinement dans le nouveau plan de route de la NASA. L’institution aborde en ce moment une phase de transition qui prendra fin à la retraite de l’ISS. En attendant, elle se repositionne et change de rôle.

Il y a quelques années encore, c’était une entité absolument monolithique. Elle gérait tout à la fois, de l’ingénierie à l’organisation, des missions en passant par la formation et la construction. Désormais, elle se dirige vers un rôle de plaque tournante bien plus pertinent dans le contexte actuel. En laissant l’industrie se charger de l’aspect technique, elle pourra ainsi se concentrer sur les préparatifs d’Artemis.

On en connaît un qui a certainement sonné le branle-bas de combat dès qu’il a eu vent de ces nouveaux contrats. – © Blue Origin

Ce n’était donc qu’une question de temps avant que les combinaisons arrivent aussi dans le giron du privé. Reste désormais à savoir quelles entreprises répondront à cet appel. On peut raisonnablement s’attendre à ce que les habituels grands noms manifestent leur intérêt. Et pour cause : il pourrait s’agir de contrats non seulement très lucratifs, mais aussi excessivement prestigieux. Les combinaisons sont de véritables symboles de la conquête spatiale, et y participer serait à coup sûr une bonne opération en termes d’image de marque.

Comme toujours, la société SpaceX d’Elon Musk, qui a déjà hérité du contrat pour le futur alunisseur, sera certainement de la partie. On peut aussi s’attendre à ce que Jeff Bezos entre dans la danse… à condition que les rapports entre Blue Origin et la NASA n’aient pas trop souffert des retombées de “l’affaire HLS“, qui semble être particulièrement mal passée auprès de la NASA.

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