Un potimarron : c’est la drôle de cible choisie par les équipes du centre CEA de Paris-Saclay pour inaugurer leur nouvel IRM, présenté comme le plus puissant du monde. Dans un communiqué repéré par Futura, les chercheurs viennent de dévoiler la première image produite par cette machine dans le cadre du projet Iseult, lancé en 2017.
L’appareil en question doit ses performances à un aimant absolument monstrueux de 11,7 tesla. Une puissance ahurissante, qui dépasse largement celle des IRM hospitaliers (habituellement 1,5 à 3T). Si l’on devait les comparer, ils seraient plus proches de ceux qui sont installés dans les tokamaks pour produire des réactions de fusion nucléaire. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence; les équipes du CEA sont des experts en la matière. Ils ont déjà à leur actif plusieurs aimants de ce type. Ils ont même produit certains des aimants qui ont permis la détection du boson de Higgs.
https://twitter.com/CEAParisSaclay/status/1446014771795533825?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1446014771795533825%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.futura-sciences.com%2Fsante%2Factualites%2Fmedecine-irm-plus-puissant-monde-devoile-premieres-images-precision-inegalee-94013%2F
Une machine qui reste à peaufiner
Concrètement, cela signifie que cette machine dispose du potentiel pour sonder des cucurbitacées – ou cerveaux de patients, au choix – avec une précision inégalée. Une avancée qui vient récompenser une “vingtaine d’années” de recherche intensive. Mais avant de pouvoir employer cette technologie dans les laboratoires de recherche, il faudra encore peaufiner la machine. Car en l’état, elle est “seulement” capable de proposer une résolution spatiale d’environ 400 microns.
Une fois optimisée, les chercheurs espèrent pouvoir s’approcher des 200, voire 100 microns. Par contre, il faudra attendre le printemps 2022. C’est à cette date que démarrera la prochaine étape du projet AROMA. Cette collaboration entre diverses institutions de recherche européennes permettra de mettre en place une méthodologie pour faire fonctionner cet IRM de façon optimale.
Un outil de recherche potentiellement inestimable
Une fois cette étape passée, il ne restera plus qu’à obtenir l’accord des autorités sanitaires. Il pourra alors passer le cap des cucurbitacées et commencer à scruter le cerveau humain. Mais il ne faut pas s’attendre à voir débarquer cet aimant de 132 tonnes dans nos hôpitaux. Cet engin sera avant tout utilisé à des fins de recherche fondamentale. Il permettra notamment à des chercheurs de réaliser des avancées importantes en sciences cognitives. À terme, cela devrait également renforcer notre connaissance de diverses pathologies cérébrales.
“Grâce à cet IRM extraordinaire, nos chercheurs ont hâte de pouvoir étudier plus finement l’organisation anatomique et structurelle du cerveau”, explique Stanislas Dehaene, directeur de la plateforme de neuro-imagerie au CEA-Paris-Saclay. “Ces travaux permettront sans doute des applications cliniques majeures”, se réjouit-il.
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