Prochaine grande échéance de notre aventure spatiale, la mission Artemis doit ramener l’humain sur la Lune à l’horizon 2025. Une aventure à laquelle toute l’aérospatiale rêve de participer; c’est notamment le cas de Blue Origin, qui était pressentie pour hériter d’un contrat pour le futur alunisseur HLS. Mais contre attente, à cause des restrictions budgétaires de la NASA, SpaceX avait été la seule à hériter du Graal.
Une situation qui a excédé la firme, et notamment son grand patron Jeff Bezos. Celui-ci avait alors joué le tout pour le tout, et déposé plainte contre la NASA pour favoritisme. Mais surtout, il s’est fendu d’une lettre ouverte cinglante dans laquelle il proposait de verser deux milliards de sa propre poche pour réintégrer le programme. La NASA, a longtemps fait la sourde oreille, avant de sortir de son silence. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas apprécié d’être ainsi prise à parti.
D’après la NASA, Blue Origin aurait volontairement fait une offre bien trop gourmande. Celle- ci s’élevait à 5.9 milliards de dollars, soit près du double de celle de SpaceX; elle partait apparemment du principe que l’agence reviendrait forcément négocier ce prix à la baisse. Des comptes d’apothicaire qui se sont avérés être une grosse erreur stratégique. Au bout du compte, la NASA n’est jamais revenue s’installer à la table des négociations.
“Blue Origin a pris un pari et a perdu”
D’après les avocats de l’agence cités par The Verge, Blue Origin aurait “fait des suppositions sur le budget de l’agence et construit sa proposition en connaissance de cause. Elle a ensuite parié sur le fait que la NASA ne pourrait pas se permettre ce prix, et lui attribuerait le contrat dans l’espoir de le négocier. Toutes ces suppositions étaient incorrectes. Blue Origin réalise maintenant qu’il s’agissait d’un pari perdant, et tente désormais de tenir la NASA pour responsable de ses choix mal avisés.”
Du côté de Blue Origin, on rejette en bloc ces accusations; l’entreprise estime avoir émis une proposition honnête. “Je pense que nous avons fait une excellente offre”, expliquait une responsable dans une interview à The Verge. “Je ne commenterai pas le fait que la NASA parle de “pari”; nous sommes en désaccord avec ce terme.” Pour sa défense, l’entreprise explique notamment qu’elle avait déjà consacré “près d’un milliard de dollars” aux préparatifs du projet. Elle s’indigne également d’avoir été “privée de l’opportunité de soumettre une nouvelle proposition ajustée” dans un second temps.
Comme on pouvait s’y attendre, aucun des protagonistes ne souhaite céder un pouce de terrain. On peut donc s’attendre à ce que ces escarmouches en terrain judiciaire continuent encore quelque temps. Et qu’il s’agisse d’un baroud d’honneur aux airs de prise d’otage ou d’une réponse légitime et proportionnée, le résultat reste le même; pendant ce temps, c’est tout le planning du programme Artemis qui accumule du retard. Il ne reste donc qu’à espérer que les protagonistes finissent par trouver un terrain d’entente pour mettre fin à ce dialogue de sourds.
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Mais qu’il crève ce Bezos putain …