Avant-hier, le dimanche 3 octobre, c’est un véritable tsunami qui s’est abattu sur le monde obscur de la finance offshore avec la publication des Pandora Papers. Cette gigantesque enquête menée par environ 600 journalistes du Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ) a levé le voile sur des opérations d’évasion fiscale à très grande échelle de certaines des personnalités les plus influentes de la planète. Cinq ans après les Panama Papers et quatre ans après les Paradise Papers, le constat semble toujours le même : la finance offshore se porte comme un charme, merci pour elle !
Qu’a découvert l’ICIJ ?
Le consortium a pu rassembler près de 12 millions de documents divers et variés. Un nombre légèrement supérieur à celui de l’épisode “Panama Papers”. Tous proviennent de cabinets directement impliqués dans un processus d’évasion fiscale de grande ampleur, et impliquent explicitement des personnalités publiques. En revanche, cette nouvelle enquête présente une différence considérable : le nombre de sources. À l’époque, le consortium a eu accès aux documents d’un seul cabinet panaméen. Cette fois, ils ont collecté leur butin chez 14 cabinets différents, répartis partout sur la planète.
Qui est concerné ?
Parmi les personnes mentionnées dans ces documents, on retrouve de très nombreuses personnalités publiques, dont des responsables politiques appartenant aux plus hauts échelons du pouvoir (voir la liste ici). On peut par exemple citer l’émir du Qatar, le président du Gabon, le Premier ministre tchèque, les présidents chiliens et équatoriens… La liste comporte aussi des personnalités politiques de premier plan; on peut par exemple citer Dominique Strauss-Kahn, Tony Blair, et de nombreux oligarques russes . Des personnalités du sport et de la culture, comme Jacques Villeneuve, Shakira ou Claudia Schiffer apparaissent aussi dans ces documents..
Qu’est-ce qui leur est reproché ?
D’après l’ICIJ, ces personnalités auraient toutes fait jouer leurs réseaux respectifs pour construire des montages financiers complexes avec l’aide d’entreprises spécialisées. Celles-ci leur auraient servi à transférer leur argent dans des “paradis”, où la fiscalité est bien plus avantageuse. Une manœuvre qui “bénéficie aux plus riches et aux plus puissants“ au détriment de la population générale.
Quelles ont été les réactions ?
Depuis la publication du consortium, c’est le branle-bas de combat dans l’entourage des personnes ciblées. Si certains d’entre eux ont préféré faire profil bas, d’autres ont immédiatement démenti ces informations.
Du côté des institutions, on s’indigne évidemment de ces révélations. Pour Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne, il s’agit de “pratiques inacceptables” sur lesquelles l’UE va devoir “travailler davantage” à l’avenir. Dans la foulée, de nombreux gouvernements ont aussi annoncé l’ouverture de vastes enquêtes pour faire le point sur la situation… exactement comme pour les Panama Papers, en 2016. Espérons simplement que cette série d’enquêtes soit plus concluante que les précédentes; car malgré des scandales à répétition, il semble toujours aussi difficile de ralentir la machine infernale des paradis fiscaux.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Deux jours aux infos, après on est tranquille.
La société accable et tape sur les “petits” qui traficottent leurs allocations x-y ou leurs impôts pour bénéficier de 100 Euros de plus mais ceux qui trichent par 100aines de milliers de francs, pas de problème.
Ou est la justice sociale ? Oui, la taxation est forte pour ceux qui gagnent beaucoup. Qu’ils déménagent si ça ne leur convient pas.