Si la série Netflix n’a pas fait l’unanimité chez les fans de la première heure, la saga Sweet Tooth initiée en 2015 par Jeff Lemire s’impose aujourd’hui comme un classique du comics indépendant américain. Sombre, poignante et souvent cruelle, la trilogie nous plonge dans un futur proche, où les humains sont décimés par une étrange pandémie. Parallèlement, des enfants hybrides voient le jour un peu partout sur la planète et semblent mystérieusement immunisés contre le mal qui menace. Profitant sans doute de la médiatisation liée à l’adaptation de Toa Fraser, Robyn Grace et Jim Mickle, l’auteur revient cette année avec un ultime volume indépendant, entre le spin-off et la conclusion de la saga.
Les rôles s’inversent
Alors que la série principale présentait les hybrides comme des victimes de l’oppression humaine, trop inquiète de voir sa propre espèce décliner à cause de la maladie, Sweet Tooth volume 4 nous livre un récit à l’exact opposé. 300 ans après les aventures de Gus et Jepperd, ce sont les hybrides qui ont pris le contrôle de la planète, forçant les humains à se réfugier sous terre pour échapper à leur extinction. En plus de s’imposer comme une très belle conclusion à la série terminée en 2016, ce nouvel opus vient souligner avec brio la cruauté du monde post-apocalyptique dépeint par Jeff Lemire. Dans un scénario inversé, les oppressés sont devenus les oppresseurs, laissant encore une fois le lecteur sans grand espoir quant à l’avenir de l’espèce humaine.
Heureusement, c’est dans les ténèbres que naît la lumière, et près de trois siècles après la naissance de Gus, c’est un jeune hybride en tout point similaire qui va lui succéder, apportant avec lui une faible lueur d’espoir à l’avenir de l’humanité. Car c’est là que le génie de Lemire prend tout son sens : même dans un monde cruel et sans espoir, la vie renaît toujours de ses cendres.
Avec son arrière-goût de nostalgie, ce quatrième volume de Sweet Tooth devrait plaire à tous les fans de la saga littéraire. En plus de retrouver l’univers de Jeff Lemire, que beaucoup regrettaient de voir trop édulcoré dans la série Netflix, cette conclusion est aussi l’occasion de profiter du trait émacié si caractéristique de l’artiste. Et pour tous ceux qui n’auraient pas eu le courage de commencer la (massive) saga principale, le volume 4, beaucoup plus court, peut aussi faire office de point d’entrée dans la saga.
Sweet Tooth volume 4 est disponible depuis le 1er octobre en France, aux éditions Urban Comics.
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