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La Chine censure encore les créateurs de jeux vidéo

Pékin a resserré son étau autour des jeux vidéo cette semaine. En plus de contrôler le temps passé devant les écrans, c’est le contenu ingame qui est à nouveau visé par le gouvernement chinois.

Depuis déjà plusieurs semaines, l’administration chinoise mène la vie dure aux jeux vidéo. Après avoir imposé aux mineurs trois heures de jeu hebdomadaire sur les jeux en ligne, ainsi que l’interdiction de streamer, Pékin veut désormais moraliser une industrie à l’influence prétendument néfaste.

Parmi les mesures les plus fortes prises par le gouvernement, on rappelle évidemment l’invisibilisation des sissy men, ces hommes jugés trop efféminés par la Chine, et que le pays accuse de fausser l’image de la virilité masculine. Selon les récentes informations rapportées par le South China Morning Post, le secteur du jeu vidéo serait particulièrement touché par cette restriction. Ainsi, les éditeurs vidéoludiques doivent désormais prendre en compte le fait que leurs productions ne sont pas de simples divertissements, mais bien un modèle pour la jeunesse, qui se doit donc de “refléter un certain nombre de valeurs”, indique un récent rapport de réunion.

Le cahier des charges s’alourdit

Parmi les lignes rouges à ne pas franchir, le gouvernement chinois inclut désormais les romances homosexuelles, les personnages masculins efféminés ou travestis. “Si les régulateurs ne peuvent pas deviner immédiatement le genre d’un personnage, ce dernier sera considéré comme problématique”, explique ainsi l’administration chinoise, qui cite notamment le personnage de Venti dans Genshin Impact comme un exemple à ne pas suivre.

Sont aussi concernées, les fictions impliquant des personnages réels et des événements historiques. Ces dernières ne devront pas “distordre les faits”, ou proposer une vision subjective de l’Histoire. Le “militarisme” mettant en scène des combattants japonais sera aussi scruté par les régulateurs, a annoncé Pékin, qui estime aujourd’hui que “beaucoup de jeux chinois semblent plus japonais que les jeux japonais”. Plus généralement, les jeux reposant uniquement sur des mécaniques de combat seront aussi prohibés, car accusés de promouvoir une “idéologie colonialiste”.

Côté scénario aussi, les jeux vidéo approuvés par Pékin devront désormais répandre la bonne morale. “Certains titres ont une morale ambiguë, où les joueurs peuvent choisir de faire le bien ou le mal… Nous ne pensons pas que les jeux doivent donner cette possibilité”, indique ainsi le rapport. Concrètement, il devrait désormais être difficile pour un jeu chinois de dépeindre un monde post-apocalyptique où les héros se battent pour leur survie.

Malgré la mise de cette nouvelle réglementation particulièrement stricte, les éditeurs vidéoludiques semblent avoir décidé de se plier aux exigences de Pékin. La semaine dernière, 23 studios chinois ont déjà signé un pacte d’autorégulation, s’engageant à respecter les directives gouvernementales. Il faut dire qu’il en va de la survie du secteur dans le pays : depuis plus de deux mois, la Chine n’a émis aucune autorisation de mise sur le marché d’un jeu vidéo.

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