Ceux qui ont déjà passé des radios du bassin ont déjà constaté que nous disposons d’une drôle de protubérance au bas du dos : le coccyx. Cet os, constitué de vertèbres soudées entre elles, est loin d’être le plus important de notre squelette. Il sert tout juste de point d’attache pour quelques muscles et ligaments… où à faire souffrir le martyre en cas de fracture.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Le coccyx est un vestige de ce qui était autrefois notre queue. En effet, notre ancêtre commun avec les autres primates était bel et bien doté d’un tel appendice. Dans un papier repéré par Futura, des chercheurs de l’université de New York ont donc cherché à savoir comment celle-ci avait progressivement disparu.
Pour cela, les chercheurs ont commencé par sélectionner un total de quinze espèces de singes, dont six avec queue. Ils ont ensuite comparé leurs génomes respectifs. Ils se sont intéressés en particulier aux différentes séquences d’un gène baptisé TBXT. Celui-ci joue un rôle crucial dans ces travaux, puisqu’on sait qu’il influe directement sur la longueur de la queue.
Or, chez les primates sans queue -dont les humains-, ce gène présente une différence notable; on y trouve une deuxième version d’une petite séquence baptisée Alu. À cause de cette différence, c’est le gène TBXT tout entier qui est interprété différemment par la machinerie cellulaire. En définitive, c’est cette différence de lecture qui empêche la queue de se former.
Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont créé des souris génétiquement modifiées, qui disposent des deux versions de la séquence Alu. Résultat : l’insertion a conduit au développement de souris sans queue. L’équipe de recherche en a déduit que cette mutation jouait effectivement un rôle dans la disparition de la queue.
Après le “comment”, reste le pourquoi
Mais cela ne signifie pas que l’énigme a été entièrement résolue. Car en plus des souris sans queue, cette mutation génétique a aussi produit d’autres effets. Certains des cobayes disposaient quand même d’une queue, mais atrophiée et difforme, qui ressemblent à s’y méprendre à un spina bifida humain. Cela suggère qu’il y a d’autres subtilités génétiques qui interviennent dans la formation de la queue. Pour comprendre tout le processus, il faudra donc de nombreux travaux supplémentaires. Mais même une fois tous les détails génétiques et biochimiques identifiés, il faudra encore répondre à la vraie question sous-jacente : pourquoi diable les hominidés ont-ils perdu leur queue ?
Car dans la nature, les modifications radicales comme la perte d’un membre n’arrivent pas d’un jour à l’autre. Elles sont le fruit de millénaires d’évolution, conditionnés par ce qu’on appelle des pressions de sélection. En substance, cela signifie que les individus sans queue étaient certainement mieux adaptés à leur environnement, selon au moins un critère important. La queue aurait par exemple pu constituer une prise de choix pour les prédateurs, conduisant ainsi à sa disparition chez certaines espèces. Mais il ne s’agit pour l’instant que de spéculation; pour identifier ce qui a fait disparaître la queue chez certains primates, il faudra de nouveaux travaux pour savoir en quoi elle constituait un désavantage évolutif. Le texte de l’étude est disponible ici.
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Elle est passée devant..
Toujours là la mienne, elle me permet de ne pas tomber dos contre terre!
Pour ma part, depuis MeToo, je me cale l’appendice sous le bras.
C’est pratique, j’y accroche mes clés.
Mais j’ai un peu de mal a passer les portes, par contre.
…”Mais il n’en a pas toujours été ainsi.”…
…”Le coccyx est un vestige de ce qui était autrefois notre queue.”…
…”Des chercheurs de l’université de New York ont donc cherché à savoir comment celle-ci avait progressivement disparu.”…
Tout ça, ça sort d’un chapeau.
Moi aussi je peux dire que les tétons chez les hommes sont de vestiges d’allaitement d’autre fois et ils ont laissé tomber car trop chiant
Ben la différence principale c’est que tu ne doit pas être chercheur à l’université de New-York et spécialisé dans le domaine…
Sans rancune.