Les familles de plusieurs artistes Marvel n’auront bientôt plus aucun droit sur leurs créations. Dans l’objectif de garder un contrôle total sur son MCU, Disney vient de lancer plusieurs actions en justice contre les ayants droit des artistes Steve Ditko, Don Rico, Don Heck et Gene Colan. Si ces noms vous sont inconnus, c’est pourtant à eux que l’on doit les personnages de Black Widow, Hawkeye, Captain Marvel, Falcon, Doctor Strange, Iron Man ou encore Spider-Man. Le frère de Stan Lee Lawrence Lieber figure également au rang des accusés.
Disney veut le beurre, mais surtout l’argent
Objectif de ce nouveau démêlé judiciaire pour Disney : faire reconnaître officiellement que l’entreprise aux grandes oreilles est la seule propriétaire des licences cultes qui font les grandes heures de Marvel, depuis Avengers jusqu’à Iron Man et Amazing Spider-Man. Selon le New York Times, les racines de l’affaire remonteraient au printemps dernier, lorsque les cinq ayants droit concernés auraient envoyé à Marvel Entertainment un avis de résiliation dans le but de récupérer leurs droits sur certains de leurs personnages. Une demande recevable pour la justice américaine, qui se base sur le Copyright Reservation Act. Entrée en vigueur en 1976, cette loi permet aux auteurs et leurs successeurs de récupérer leurs droits sur une création, après un certain temps déterminé. Dans le cas de Spider-Man par exemple, The Hollywood Reporter indique que Disney aurait dû rendre les droits en juin 2013.
Pour contrer les demandes des ayants droit, Disney préfère donc attaquer. Et dégainer un argument déjà utilisé par le passé, en indiquant que les créateurs en question ont été rémunérés pour écrire des histoires pour le compte exclusif de la maison des idées, et donc de Mickey. La firme estime ainsi que “dans le cadre d’une embauche, les dispositions de la Copyright Act ne s’appliquent pas”. Disney accuse également les familles des créateurs de vouloir récupérer des droits sur des concepts que l’entreprise s’est évertuée à développer, à ses frais, depuis des années.
Une approche agressive qui pourrait bien fonctionner. Ces 18 dernières années, le géant du divertissement s’est battu pour récupérer les droits de Winnie l’Ourson à ses héritiers. Bataille remportée en fin de compte. En cas de victoire, Disney pourrait ainsi s’assurer au moins une partie des revenus générés par les personnages de l’univers étendu Marvel.
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Que veut dire MCU ?
Bonjour Georges, il s’agit de l’abréviation pour Marvel Cinematic Universe. En somme, l’univers des super-héros Marvel au cinéma.
Et pourtant tout le monde regarde!
Attention, ici on parle bien de créateurs qui ont été embauchés et payés pour créer des histoires et des personnages POUR Marvel et non en leur nom propre. À ce titre les créations appartiennent à l’entreprise et non au créateur, comme les lapins crétins à ubisoft, Mario à Nintendo etc… Rien à voir avec le cas des créateurs qui possèdent les droits de leurs propres créations comme les écrivains (Harry Potter etc…) ou les créateurs de BD en France qui ont généralement les droits sur leurs créations…
Mais aux USA, passé un certains délais, les ayant droits peuvent dans un cadre légal très particulier demander à récupérer les droits, ceux de Superman, par exemple, l’avaient déjà tenté et ont perdus au profit de DC comics.
Il est d’ailleurs intéressant de voir que ce ne sont jamais les créateurs qui viennent pleurer mais bien leurs héritiers… Quand marvel à failli déposer le bilan on entendait pas les charognards, mais maintenant que l’entreprise s’est cassé le cul à créer un empire cinématographique ils veulent tous la part du gâteau de leur aïeul…
@Astro
Je ne connais pas bien le droit américain, mais pour ce qui est du droit français le principe va un peu au-delà du seul fait que la création a été faite ou non pour le compte d’un tiers. Le principe est que le droit d’auteur s’acquiert à l’instant même de la réalisation de création originale. En découle pour l’auteur des droits moraux (notamment le fait que son nom soit indiqué sur la création) et des droits patrimoniaux (autoriser ou interdire l’utilisation de l’oeuvre sous certaines conditions, droit qui perdure jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur). La seule exception étant les oeuvres dites “collectives” qui peut permettre à l’employeur d’obtenir le droit d’auteur de ses salariés mais sous des conditions assez strictes.
Bref tout ça pour dire que le transfert des droits à l’employeur est loin d’être automatique. Et pour ce qui est des héritiers, si le droit du pays concerné le permet, je ne vois pas pourquoi ils ne demanderaient pas compensation financière.