Facebook est dans une situation compliquée en ce moment. En plus des frictions permanentes avec les régulateurs de la vie privée et du scandale d’Instagram dévoilé par le Wall Street Journal, l’entreprise connaît en ce moment des difficultés à la bourse. Et cette situation pourrait durer encore quelque temps. D’après les informations de Politico, le réseau social serait désormais dans le viseur de ses propres actionnaires.
En 2018, l’entreprise a été mise à feu et à sang par le scandale Cambridge Analytica. Aujourd’hui, Facebook est encore en train de payer les pots cassés. L’administration cherche des responsables, quitte à remonter dans les hautes sphères. Le Washington Post a ainsi repéré un document de la Federal Trade Commission, qui montre que l’agence de protection du consommateur envisageait de mettre Zuckerberg face à ses responsabilités personnelles dès 2019. Politico explique que la FTC avait ainsi prévu une amende de 106 millions de dollars.
Touche pas à mon Zuck’
Facebook dispose de ressources considérables, dont une partie est certainement budgétée pour financer ces accords. Ce montant n’a donc certainement pas fait trembler Facebook. Mais ça a changé quand le nom de Zuckerberg est apparu noir sur blanc dans le texte de la plainte. Toujours selon Politico, le conseil d’administration aurait mis les petits plats dans les grands pour éviter au grand patron d’être personnellement impliqué.
Au lieu de payer cette amende, l’entreprise aurait ainsi fait monter les enchères à 4.9 milliards de dollars. Mais il ne s’agit en aucun cas d’un mea culpa à neuf chiffres, loin de là. Cette somme était apparemment soumise à une condition : faire disparaître toute trace du fondateur dans le texte du procès.
“Zuckerberg, Sanberg, et les autres directeurs de Facebook sont tombés d’accord pour autoriser un accord à l’amiable de plusieurs milliards, à condition que Zuckerberg ne soit ni mentionné nominativement, ni tenu responsable personnellement, ni interrogé dans le cadre d’une déposition”, peut-on lire dans le texte de la déposition.
Un nouvel accord à l’amiable à venir ?
Du point de vue des actionnaires, il s’agit d’un manquement à ses obligations fiduciaires. En effet, ces milliards de dollars font évidemment partie du capital partiellement détenu par les actionnaires. On imagine donc aisément que ceux-ci ont fait grise mine quand le conseil d’administration a gonflé la facture pour protéger Zuckerberg.
Reste à voir ce que donnera cette plainte, mais il ne faudra pas être pressé; le processus prendra certainement des mois, voire des années à se décanter. Et, comble de l’ironie, cette histoire pourrait bien finir comme elle a commencé, avec un nouvel accord à l’amiable. En tout cas, ceux qui souhaiteront attaquer l’entreprise à l’avenir connaissent désormais la recette : pour obtenir une réaction d’envergure, il suffit apparemment de citer Zuckerberg nominativement dans la plainte.
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