Le caca des bébés contient beaucoup trop de plastique

Présents partout, parfois en grande quantité, les microplastiques se retrouvent aussi bien dans les océans que dans l’estomac des tortues. Désormais, ils s’accumulent aussi dans les selles des bébés. Selon une nouvelle étude alarmante publiée dans la revue Environmental Science and Technology Letters, les cacas des nourrissons contiendraient jusqu’à 10 fois plus de microplastiques — principalement du polyester — que ceux des adultes. En passant au crible les excréments de plusieurs enfants de 0 à 1 an, des scientifiques ont ainsi établi que chaque selle renfermait en moyenne 36 000 nanogrammes de téréphtalate de polyéthylène. Un constat qui s’appliquerait même aux plus jeunes, rapporte l’étude.

Utilisé dans la fabrication des bouteilles en plastiques, de certains vêtements et d’objets de consommation courante, le téréphtalate de polyéthylène serait ingéré en grande quantité par les nouveau-nés au début de leur vie. La faute aux biberons en plastique — qui libèrent plusieurs millions de particules par jour lorsqu’ils sont chauffés — mais aussi aux jouets et aux tissus gorgés de microplastiques, que les bébés portent systématiquement à leur bouche. L’air ambiant n’est pas non plus épargné, puisque toujours selon l’étude, un foyer classique abriterait 10 000 microfibres de plastique par mètre carré, attendant sagement d’être inhalées.

Souvent invisibles à l’œil nu, les microplastiques représentent une menace environnementale et sanitaire de plus en plus inquiétante, estiment aujourd’hui les scientifiques. Résultant de la dégradation progressive des matières plastiques, ces particules abandonnent leurs toxines dans l’organisme, lesquelles ne seront jamais vraiment évacuées. Un danger dont on ignore encore les conséquences sur le long terme, alerte Kurunthachalam Kannan, l’un des coauteurs de l’étude. D’autant plus que pour les besoins de l’expérience, les chercheurs ont exclu de leurs conclusions les microplastiques déjà présents dans les couches comme le polypropylène.

Si l’étude manque d’une observation à grande échelle – seules 19 selles d’adultes et d’enfants ont été étudiées lors de cette expérience, la présence de microplastiques à forte dose dans l’organisme pose de réelles questions sanitaires. L’enquête complète est disponible ici en anglais.

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