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Trois anciens agents américains avouent des piratages pour le compte des Émirats arabes unis

Les trois mercenaires ont admis avoir fourni des services et des outils de piratage aux autorités émiraties dans le cadre du Project Raven.

Selon Reuters, trois anciens agents du renseignement américain, depuis reconvertis en mercenaires à la solde des Émirats arabes unis (EAU), seraient passés aux aveux. Ils ont récemment admis les actes de “piratage” et la “revente de technologie militaire sensible” qui leur étaient reprochés dans le cadre du Projet Raven.

D’après l’agence de presse, cet aveu s’inscrit dans le cadre d’un accord pour éviter les poursuites. Ils devront ainsi payer 1,69 million de dollars pour être acquittés. Ils devront également s’engager à ne plus jamais solliciter d’habilitation de sécurité. En pratique, ils ne pourront plus jamais postuler à un emploi sensible, où ils auraient accès à des ressources en lien avec la sécurité nationale.

Un oiseau de mauvais augure

Pour rappel, les trois individus faisaient partie d’un mystérieux plan digne d’un blockbuster hollywoodien, révélé par Reuters en 2019. Baptisé Project Raven, son objectif était d’aider les EAU à tisser un vaste réseau d’espionnage. Les trois mercenaires y auraient contribué en fournissant des “outils de cyberintrusion sophistiqués” sans l’aval de leur hiérarchie.

En l’occurrence, il s’agissait d’une cyberarme baptisée Karma. Grâce à ce logiciel redoutable, les équipes du Project Raven étaient apparemment capables de pirater n’importe quel iPhone à distance. Cela signifie qu’ils ont pu accéder aux appareils sans même que la cible ne se compromette, en cliquant sur un lien piégé par exemple.

L’activiste et prix Nobel de la paix Tawakkol Karman faisait partie des cibles. © Jindřich Nosek – WikiCommons

Grâce à Karma, l’équipe du projet Raven aurait piraté des “milliers” d’appareils. De quoi compromettre des journalistes, des opposants politiques au régime émirati, et des activistes des droits de l’Homme. Certains d’entre eux auraient ensuite été torturés hors de tout circuit officiel. Parmi les cibles notables, on peut noter Tawakkol Karman; il s’agit d’une activiste yéménite, Prix Nobel de la paix 2011. Elle est aujourd’hui célèbre pour son combat pour la liberté de la presse et son rôle déterminant dans les soulèvements du Printemps Arabe.

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