Les NFT investissent tous les marchés, mais particulièrement celui de l’art. Ces jetons non-fongibles, dont l’essor fulgurant a attiré de nombreux curieux, servent à authentifier une œuvre numérique grâce à la blockchain. Sans surprise, de nombreux artistes se sont lancés dans la vente de ces NFT, pour conquérir un nouveau marché. C’est le cas de José Delgo, ancien dessinateur de DC Comics. En mars dernier, après avoir vendu certains de ses dessins de Wonder-Woman en NFT, l’artiste avait été rappelé à l’ordre par la maison d’édition.
En effet, alors que l’application de la technologie NFT à l’univers des comics semble toute trouvée, DC et Marvel tiennent à jouer selon leurs propres règles. Si la vente d’une œuvre physique inspirée de leurs personnages est autorisée, les deux firmes empêchent leurs artistes de mettre aux enchères des croquis numériques. Dans un mail, envoyé à tous ses collaborateurs, DC avait rappelé :
“Alors que DC examine les complexités du marché NFT et que nous travaillons sur une solution raisonnable et équitable pour toutes les parties impliquées, y compris les fans et les collectionneurs, veuillez noter que l’offre à la vente de toute image numérique présentant la propriété intellectuelle de DC avec ou sans NFT, qu’il soit rendu pour les publications de DC ou rendu en dehors de la portée de son engagement contractuel avec DC, n’est pas autorisé.”
Marvel et DC rappellent la propriété intellectuelle au bon souvenir des artistes
Si les NFT constituent une belle opportunité pour le secteur artistique, et notamment une nouvelle source de revenus non-négligeable, elle s’accompagne également d’un véritable casse-tête juridique quant à la question de la propriété intellectuelle. Exemple parlant de ce versant moins reluisant de la technologie, la mise en vente d’un NFT par Emily Ratajkowski donnerait des cauchemars à n’importe quel juriste.
Pour Marvel et DC Comics, les choses sont plus simples. Après une enquête de Bloomberg, sur l’introduction des NFT dans l’univers des comics, Marvel a tenu à rappeler les bases de la propriété intellectuelle relative à ses personnages. Concrètement, la vente de NFT de Spider-Man ou Batman par exemple, est totalement interdite. Dans un communiqué, DC explique “La mise en vente de toute image numérique représentant la propriété intellectuelle de DC, avec ou sans NFT n’est pas autorisée.”
Les artistes s’insurgent
Interrogés par le média américain, de nombreux artistes ont fait part de leur mécontentement face aux déclarations de Marvel et DC Comics. Jason Schnachter, marchand de bandes dessinées dans le New Jersey indique : “les créateurs ont toujours eu le pouvoir de vendre leurs originaux directement”, après la publication des numéros. Néanmoins, tout n’est pas perdu pour les dessinateurs, qui devront attendre que Marvel et DC Comics propose leurs propres collections et systèmes de vente. Marvel a d’ailleurs annoncé travailler au développement de “nouvelles opportunités pour les créateurs de Marvel sur la plateforme VeVe”.
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