Lorsqu’on parle de prédateurs disparus, il est difficile de ne pas mentionner le tyrannosaure. Cette véritable machine à tuer a terrorisé ses contemporains, au point de s’ imposer dans la culture populaire comme l’exemple type du superprédateur; une notoriété due en partie à des œuvres marquantes, comme le célébrissime Jurassic Park.
Mais une découverte de chercheurs japonais de l’université de Tsubaka pourrait bien bousculer cette hiérarchie. Ils ont présenté dans Royal Society Open Science un gigantesque maxillaire, appartenant à une nouvelle espèce de carcharodontosaure baptisée Ulughbegsaurus uzbekistanensis. Il s’agit de la toute première preuve de la présence de ce groupe dans cette région de l’Ouzbekistan.
D’après la taille du maxillaire en question, les chercheurs ont pu estimer que cette espèce mesurait près de 8 mètres de haut ! De quoi toiser la quasi-totalité du règne animal de l’époque, dont le fameux tyrannosaure qui ne dépassait que rarement les 6 mètres d’après le consensus actuel. Dans la mesure où les chercheurs ne disposaient que d’un maxillaire, il leur a été difficile d’estimer convenablement le poids de la bête. On sait cependant que certaines autres espèces de carcharodontosaure avaient tendance à atteindre des poids très importants, supérieurs à 6 tonnes.
Un tyran préhistorique oublié ?
D’après les chercheurs, ces caractéristiques semblent indiquer que ce groupe aurait pu régner en maître sur la planète à son époque. Sa taille, en particulier, suggère même aux chercheurs que les carcharodontosaures auraient pu être “les prédateurs dominants par rapport aux tyrannosauridés”, du moins dans cette région de l’Asie.
Reste à savoir ce qui a causé la disparition de cette machine à tuer, à peu près aussi haute qu’un immeuble de trois étages. Malheureusement, les fossiles de ce groupe restent extrêmement rares; et il est donc d’autant plus difficile de retracer leur histoire avec précision. L’une des hypothèses est qu’ils auraient finalement pu faire les frais de la compétition avec tyrannosauridés, avant que ces derniers ne deviennent les superprédateurs par excellence. Mais il faudra attendre de mettre la main sur de nombreux autres fossiles pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Le texte de l’étude est disponible ici.
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