Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Starlink d’Elon Musk ne fait pas l’unanimité chez les différents observateurs. Comme tous les projets du sulfureux milliardaire, celui-ci a tendance à accaparer l’attention du public; à tel point qu’il serait facile d’oublier que d’autres acteurs travaillent également avec de telles constellations de satellites. C’est notamment le cas d’un projet chinois, révélé par China Daily et repéré par Interesting Engineering; l’entreprise Tianjin Satcom Geohe Technologies Co souhaite en effet mettre en orbite une constellation de 36 satellites. Le déploiement aura lieu entre juin 2022, et mai 2023.
La comparaison avec Starlink, en revanche, s’arrête-là. Dans ce cas de figure, il ne s’agit pas de proposer un accès à Internet; le but est de jouer un rôle de protection. En effet, le rôle de ces satellites sera d’effectuer une veille préventive vis-à-vis des potentielles catastrophes naturelles. Pour ce faire, cet escadron de surveillance produira une grande quantité d’images susceptibles d’aider les chercheurs à identifier, puis à analyser “des déformations géologiques de l’ordre du millimètre“. Les données capturées par ce réseau de satellites ne se suffiront cependant pas à elles-mêmes. Elles seront combinées avec des études géologiques de terrain, et nuancées grâce aux données issues de capteurs au sol.
D’après Guo Jianqiang, président de la firme, cet ensemble de données devrait permettre d’améliorer considérablement la précision et la rapidité des prédictions; dans le cas de certains désastres géologiques tels que des glissements de terrain, affaissements, ou écroulements, cela pourrait permettre aux autorités de prévenir la population plus rapidement afin qu’elle puisse se préparer. Au-delà de l’aspect préventif, il pourrait également être utile dans le cas de catastrophes déjà survenues, en fournissant davantage d’informations aux équipes de secours.
Mieux vaut prévenir et guérir
Mais comme le rappelle Interesting Engineering, cette seconde partie fait plutôt partie des prérogatives de la Charte internationale Espace et catastrophes majeures. Ce projet est issu d’un accord entre les agences spatiales Européennes, françaises, et canadiennes; celui-ci est davantage concentré sur la réponse aux catastrophes que sur la prévention. Contrairement au projet chinois, son objectif est avant tout d’appuyer les efforts humanitaires dans le cas de catastrophes déjà établies. Le projet chinois constituerait donc le complément idéal.
Entre prévenir et guérir, plus besoin de choisir; avec ces deux programmes, nous aurions donc un double système de satellites; une partie serait spécialisée dans la prévention, et l’autre dans la réponse humanitaire aux catastrophes majeures. Et si l’on se fie aux derniers pronostics du Giec, nous risquons d’en avoir bien besoin au cours des décennies à venir…
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