Jeudi dernier, Firefly a conduit le tout premier test de lancement de sa fusée Alpha. Malheureusement, l’appareil n’a jamais atteint l’orbite et la fusée a fini par basculer avant d’exploser avec sa cargaison de satellites. Dimanche 5 septembre, l’entreprise a publié des précisions techniques sur l’incident ainsi qu’une vidéo du vol, explosion comprise.
On apprend que la première phase s’est passée à la perfection, et que la poussée vectorielle des 4 moteurs Reaver a réussi à supprimer tout basculement ou rotation. Cependant, une quinzaine de secondes après le décollage, l’un des 4 moteurs s’est arrêté de fonctionner. On le distingue clairement à 0:57 dans la vidéo ci-dessous.
https://www.youtube.com/watch?v=qFjoPw0CfAU
Un moteur récalcitrant
Dans un premier temps, le véhicule a réussi à maintenir son allure et son cap pendant presque trois minutes, mais plus la vitesse a augmenté, plus il a été difficile de garder le contrôle sans le quatrième moteur. Le moment fatidique est survenu à l’approche du fameux Max Q. C’est toujours une étape critique. En effet, il s’agit du point de l’ascension où les forces aérodynamiques qui s’exercent sur l’engin sont maximales. Avec trois moteurs au lieu de quatre, Alpha n’a pas réussi à encaisser ces forces sans broncher; un petit déséquilibre a fini par s’accentuer au point de faire basculer la fusée. Incapables d’en récupérer le contrôle, les ingénieurs ont fini par déclencher le Flight Termination System, ce qui a finalement provoqué son explosion à 3:12.
The vehicle released and cleared the pad correctly. The various connections and moving mechanisms connected to the rocket all worked. The vehicle controlled itself perfectly off the pad, with thrust vectoring eliminating all tipping or rotation, and the vehicle increased 3/
— Firefly Aerospace (@Firefly_Space) September 5, 2021
Firefly précise pourtant qu’il ne s’agissait pas d’une défaillance technique du deuxième moteur; celui-ci fonctionnait normalement et rien n’a été endommagé. L’entreprise a indiqué dans l’un de ses tweets qu’elle avait ouvert une enquête. Avec l’aide de l’administration américaine, elle tentera de déterminer les causes de cet arrêt aussi soudain qu’inattendu. Elle promet aussi de publier ses résultats dès qu’elle sera parvenue à des conclusions solides.
Rappelons cependant qu’il s’agissait de la toute première tentative de faire voler Alpha. C’est donc une belle performance de la part de Firefly, qui se réjouit par ailleurs de la quantité de données obtenue. Malgré son échec, ce vol inaugural va “grandement améliorer les probabilités de voir Alpha atteindre l’orbite à l’occasion de son deuxième vol”, peut-on lire dans un tweet, sans préciser quand ce vol aura lieu.
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En s’appelant “Firefly” c’est pas étonnant que ça brûle. 😉