Pour les curieux avides de sensations nouvelles, le cinéma français regorge de petites merveilles à ne manquer sous aucun prétexte. C’est ainsi que le bon goût nous oblige à vous parler aujourd’hui du Dernier Voyage, film de science-fiction ambitieux et novateur qui débarque en VOD.
Dans un futur dystopique, l’humanité a exploité à outrance l’énergie d’une mystérieuse lune rouge. Cette dernière change alors de direction et fonce sur la Terre. Paul W.R., seul astronaute capable de la détruire, demeure introuvable. Traqué, il va rencontrer la jeune Elma qui va se joindre à lui.
Reprenant sa propre idée déjà exploitée en format moyen, le réalisateur Romain Quirot décide d’exploiter son univers et ses personnages en leur offrant une aventure plus aboutie, plus généreuse, au sein d’un long-métrage à la qualité indéniable.
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Le Dernier Voyage ou l’amour du genre
Le réalisateur signe ici une véritable déclaration d’amour à la science-fiction et à tout ce qui a bercé son imaginaire. Le Dernier Voyage est un coffre à jouets où se glissent notamment de multiples références aux années 80, évidentes ou dissimulées, mais aussi à d’autres œuvres du genre qui l’ont précédé.
Evidemment, rien de ceci n’est gratuit et l’ensemble collabore à la bonne tenue d’un scénario qui sait aussi nous surprendre quand on lui en donne l’occasion.
Concernant les effets-spéciaux, on appréciera cet aspect fait maison à l’ancienne qui nous rappelle qu’on n’a pas forcément besoin de beaucoup de moyens pour nous faire voyager vers les étoiles.
Bref, Le Dernier Voyage transpire l’envie de bien faire à tous les niveaux et sait faire preuve d’audace quand il s’agit de sortir des sentiers battus.
Un casting impliqué
On a beaucoup parlé de l’art et la manière, mais il ne faudrait pas oublier celles et ceux qui donnent vie aux personnages. En premier lieu, Hugo Becker rentre parfaitement dans la peau de ce héros solitaire complètement paumé, fuyant un destin qu’on lui dit inévitable.
Pour le seconder, la jeune Lya Oussadit-Lessert impressionne par sa justesse et les émotions qu’elle transmet au travers une Elma aussi solide que fragile. Un duo hétéroclite qui se supporte, s’apprivoise, se renforce et évolue au contact de l’autre. Plus qu’un film de science-fiction, Le Dernier Voyage tient aussi du parcours initiatique doublé d’une petite facette buddy movie appréciable.
Évidemment, pas de héros pourchassé sans grand vilain qui le traque. À ce jeu-là, Paul Hamy vole la vedette à chacune de ses apparitions. Cruel et sadique, l’acteur parvient à créer le malaise d’un simple sourire pour faire de Eliott un personnage qu’on adore détester.
Le scénario aurait d’ailleurs pu s’en contenter, mais il préfère apporter de la profondeur à la relation entre Paul et Eliott. Chacun, frappé par sa propre malédiction, va pourtant constamment chercher à protéger l’autre dans ce qui n’a rien à envier aux tragédies grecques.
Le Dernier Voyage mise aussi sur l’expérience d’un Jean Reno impliqué qu’on ne se lassera jamais de retrouver à l’écran.
Le film, au-delà d’un ressenti général, exerce ainsi une sorte de fascination. Fascination d’observer dans chaque plan toute l’envie, la passion et la maîtrise d’un réalisateur qui signe une déclaration d’amour au cinéma. S’offrant au passage un joli cv qui permettra sans aucun doute de le revoir très vite. Fascination de voir que le plaisir pris se ressent aussi bien derrière que devant la caméra.
Oui, le cinéma français peut encore proposer quelque chose d’inédit et d’ambitieux même dans des domaines qu’il explore que trop rarement. La preuve avec Le Dernier Voyage, accessible dès à présent en VOD.
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