Sur Internet, il n’a jamais été aussi facile de trouver des films piratés en très bonne qualité. Alors que les salles obscures retrouvent un peu des couleurs à travers le monde, les stratégies adoptées par Warner Bros et Disney font bondir les chiffres du téléchargement illégal selon le Wall Street Journal, en plus de largement contrarié les cinéastes et acteurs. Dans une étude publiée le 24 août, le média américain explique que c’est la diffusion simultanée des long-métrages en salles et sur les plateformes SVOD qui en est la cause.
Avant la pandémie, les internautes peu scrupuleux devaient attendre quelques mois avant de se procurer illégalement les long-métrages sortis en salle, le plus souvent lorsqu’ils étaient enfin disponibles en DVD. Si certaines copies étaient partagées juste après la date de sortie, il s’agissait le plus souvent de vidéos de piètre qualité, filmées directement depuis les cinémas. Avec la sortie simultanée, les choses ont largement été facilitées. Ainsi, des films comme The Suicide Squad ou Jungle Cruise sont d’ores et déjà disponible en HD.
Tel est pris qui croyait prendre
Disney, qui esperait amasser un pactole avec sa plateforme SVOD, s’est fait prendre à son propre jeu. Les studios, qui ont déjà récolté pas moins 370 millions de dollars avec Black Widow, n’ont sans doute pas réalisé les scores escomptés. Le film avec Scarlett Johansson a été premier au classement des films les plus piratés, durant trois semaines selon TorrentFreak. Pour Godzilla vs Kong, le nombre de téléchargement est ahurissant selon la société de traçage du piratage Muso. On estime que 34 millions de personnes ont visionné illégalement Godzilla vs Kong.
S’il est difficile d’estimer à combien s’élève ce manque à gagner pour les studios, cela représente sans doute une coquette somme. Pour rappel, chacun des films proposés au Premier Access est facturé 30 dollars sur Disney+, plus le prix d’un abonnement. Pour HBO Max, facturé 14,99 dollars par mois, l’accès aux long-métrages est compris dans l’abonnement.
Néanmoins, dans les prochains mois, les choses devraient revenir à la normale. Disney va diffuser Shang-Chi et la légende des dix anneaux exclusivement en salle le 1er septembre prochain. Warner Bros prévoit de son côté de revenir à sa formule de base en 2022. Warner Bros a de son côté conclu un accord avec AMC pour garantir une fenêtre exclusive de 45 jours aux cinémas avant de rejoindre HBO Max.
Richard Gelfond, directeur général de la chaîne cinéma IMAX Corp affirme néanmoins qu’une augmentation du piratage et une baisse des revenus pourraient avoir un impact durable sur l’économie d’Hollywood. “Cela limitera la création et la distribution de contenu de qualité.”
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Rien de surprenant. Autant contrairement à ce qu’on entend depuis longtemps le piratage ne risque pas tellement de tuer les salles de cinéma, car l’expérience de voisinage n’est pas la même; Autant entre payer pour voir le film sur sa télé à la maison ou le télécharger illégalement et faire la même chose…
” Cela limitera la création et la distribution de contenu de qualité.” Encore cet argument éculé et sans aucune véracité. Le cinéma pré-covid ne s’est jamais aussi bien porté que depuis ces 20-30 dernières années, et ce malgré le piratage.
Retour 10ans en arrière, on en revient au vieux raccourci (qui est faux) qu’un film téléchargé c’est un ticket de vendu en moins.
Qui plus est ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux si la stratégie n’a pas payé, tout le monde le dit depuis des mois avec la multiplication des plates-formes exclusives. Si on regarde du côté de la musique, le piratage a presque disparu, car il ne faut pas avoir 12 plates-formes pour écouter tous les artistes qu’on aime.