Il y a un mois, le contingent militaire français dévoilait son nouveau système de lutte anti-drone; dans une démonstration impressionnante en présence de Florence Parly, ministre des Armées, ses ingénieurs ont réussi à détruire un petit drone en plein vol, grâce à la seule force du laser HELMA-P.
Récemment, c’est l’armée américaine qui est entrée dans la danse; après avoir communiqué sur un filet à drones le mois dernier, l’institution a elle aussi dévoilé l’avancée de ses travaux sur un système laser du même type. Un communiqué publié sur son site officiel dévoile le déroulement d’une série de tests réalisés en juillet dernier.
Le fameux “canon laser” en question, baptisé Directed Energy-Maneuver Short-Range Air Defense (DE M-SHORAD), a été monté sur un Stryker, véhicule militaire multifonction iconique de l’armée américaine. Celui-ci l’a acheminé dans une région isolée de l’Oklahoma où s’est déroulé le test. L’arme a ensuite été soumise à plusieurs essais, présentés comme représentatifs de scénarios de combat réalistes. Pour faire d’une pierre deux coups, les troupes correspondantes ont également été formées à son utilisation.
Le fait que l’armée décide de communiquer ainsi signifie probablement que les essais ont été de francs succès. Mais malheureusement, elle n’a pas communiqué plus de détails sur les conditions précises des tests. Nous ne savons donc pas quel type d’appareil a été visé; s’agissait-il uniquement de drones, ou également de projectiles d’artillerie de type mortier, comme cela était prévu ? Nous n’avons pas non plus de détail sur les scénarios en question. Tout sauf étonnant, puisqu’il s’agit de technologie militaire sensible dont les armées gardent jalousement les secrets.
Quatre exemplaires attendus début 2022
Nous savons cependant que DE M-SHORAD est désormais fonctionnelle et utilisable en l’état; le communiqué précise que cette technologie est “prête à agir dans un environnement opérationnel”. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’armée souhaite produire ce modèle à grande échelle dans l’immédiat; pour commencer, l’armée devrait recevoir quatre exemplaires en 2022. Le Lieutenant Général L. Neil Thurgood, l’un des officiels en charge du programme, explique qu’il s’agit d’un “prototype”, grâce auquel l’armée va “beaucoup apprendre”.
Cette technologie n’en est encore qu’à ses balbutiements. Le LTG Thurgood décrit même cette technologie comme un “portail vers le futur”, ce qui en dit long sur son aspect encore expérimental. Fort heureusement, c’est aussi le cas pour les petits drones militarisés; ils ont beau représenter une source d’inquiétude croissante, la menace reste encore relativement marginale à l’heure actuelle.
Il faudra cependant être prêt à riposter lorsqu’elle se concrétisera; à ce moment, les pays qui ont étudié la question comme la France, les USA ou Israël devraient donc bénéficier d’une longueur d’avance bienvenue. Espérons simplement que les escarmouches à grande échelle par essaims de drones interposés restent encore du domaine de la fiction quelque temps !
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