D’après The Verge, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) aurait ouvert une enquête sur l’Autopilot de Tesla, suite à plusieurs collisions avec des véhicules d’urgence à l’arrêt.
Depuis janvier 2018, les véhicules de la marque auraient été impliquées dans 11 accidents avec des véhicules d’urgence. D’après Reuters, ceux-ci auraient blessé 18 personnes, dont une mortellement. La majorité de ces incidents auraient eu lieu dans des conditions de basse luminosité.
Pour faire la lumière sur ces événements, la NHTSA souhaite donc sonder pas moins de 765.000 véhicules Telsa; il s’agira des Model Y, X, S et 3 sorties de 2014 à 2021. L’agence, également citée par Reuters, estime que cette investigation permettra de jauger “les technologies et méthodes utilisées pour contrôler et assister le pilote, ainsi que de l’obliger à rester impliqué dans la conduite pendant l’activité de l’Autopilot”.
Le problème des objets statiques est récurrent dans les systèmes de conduite autonome. D’après Wired, la plupart de ces véhicules sont tout bonnement programmés pour les ignorer entièrement dans certaines conditions; dans le cas contraire, ils seraient susceptibles de réagir de façon imprévisible en permanence. Un simple immeuble, un panneau publicitaire, ou tout objet statique inhabituel sur le bas-côté pourrait alors causer un accident; mais aussi difficile cela soit-il, Tesla va tout de même devoir se pencher sur la question.
Tesla joue-t-il avec le feu ?
Car suite à la grogne récurrente des sénateurs démocrates également documentée par The Verge, l’administration américaine a fini par accepter de passer l’Autopilot au peigne fin. Nous ne savons toutefois pas ce que risque Tesla. Si les conclusions de la NHTSA mettaient en lumière un quelconque manquement, on peut imaginer des conséquences réglementaires; elle pourrait par exemple imposer un certain nombre de modifications à Tesla. Mais les marges de manœuvre dont disposent l’administration et le constructeur restent mystérieuses.
Il faudra donc attendre la fin de l’enquête pour connaître les implications potentielles. Mais en attendant, cela pourrait faire réfléchir l’équipe commerciale de Tesla, qui a parfois joué avec le feu; en effet, la marque a été déjà pointée du doigt pour sa propension à utiliser des sous-entendus trompeurs dans sa promotion de l’Autopilot, comme en atteste son procès en Allemagne en 2020. En guise de morale, la NHTSA en profite également pour rappeler l’évidence. Il n’existe aujourd’hui aucun système de conduite 100% autonome grand public qui soit légalement approuvé; même si ce système s’appelle Autopilot, le conducteur doit rester maître de son véhicule en toutes circonstances.
Le document signifiant de l’ouverture de l’enquête est disponible ici.
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