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Astéroïde Bennu : une collision avec la Terre finalement très improbable, selon la NASA

La NASA a affiné ses modélisations quant à la trajectoire de l’astéroïde, considéré comme potentiellement dangereux; les chances de collision d’ici 2300 seraient en fait inférieures à 0.1%.

Dans notre système solaire, il existe un certain nombre d’astéroïdes qui sont considérés comme “potentiellement dangereux”; à cause de leur taille et de leur trajectoire, ces corps célestes posent un risque bien réel en cas d’impact. C’est le cas de l’astéroïde Bennu, qui viendra nous rendre visite dans un peu plus d’un siècle, en 2135 précisément. Il passera alors à mi-chemin entre notre planète et la Lune, soit un trou de souris à l’échelle astronomique; à tel point que les astronomes se sont longtemps demandé si ce baroudeur interplanétaire n’allait pas percuter notre berceau de plein fouet d’ici 2300. Heureusement, d’après une étude récemment publiée par la NASA, cette probabilité serait apparemment infime, à hauteur de 0.057%. Ouf !

Pour arriver à cette conclusion, la NASA s’est servie des données du réseau Deep Space. Mais elle a aussi et surtout exploité des éléments rapportés par la sonde OSIRIS-REx,  qui a quitté l’astéroïde le 10 mai dernier après avoir passé deux ans en sa compagnie. Ils ont donc eu tout le loisir d’apprendre à se connaître; grâce à cette mission, les astronomes disposent désormais d’une fiche d’identité extrêmement complète et précise sur Bennu. Ils connaissent désormais sa taille (environ 500m), sa masse, sa composition, et sa rotation interne. La sonde en a aussi profité pour récupérer un échantillon qu’elle ramènera sur Terre à son retour, le 24 septembre 2023.

L’univers, un jeu d’interactions infiniment subtiles et complexes

Grâce à toutes ces informations, on pourrait s’attendre à ce que l’estimation du trajet de Bennu devienne triviale. En effet, il s’agit d’un jeu d’enfants pour les astronomes, qui savent parfaitement calculer cette trajectoire théorique grâce à ce que l’on appelle une équation d’orbite. Mais comme souvent en sciences, la réalité est beaucoup plus complexe que la théorie. En conditions réelles, l’astéroïde est aussi soumis à un très grand nombre de forces perturbatrices, d’origines diverses et variées.

On peut ainsi citer la gravité des corps célestes avoisinants, l’effet des vents solaires, ou même le minuscule impact causé par OSIRIS-REx lorsqu’elle s’y est posée. Individuellement, l’impact de ces facteurs est faible ; le souci, c’est que ces modélisations de trajectoire sont d’une finesse et d’une sensibilité extrême. La moindre modification infime des conditions initiales peut changer radicalement les prévisions en bout de course.

La trajectoire la plus précise jamais modélisée

C’est pour cette raison qu’il existe toujours une incertitude; au lieu de déterminer un point de passage précis, les astronomes définissent ce qu’on appelle un “trou de serrure”, c’est-à-dire une zone de passage plus ou moins vaste, et lui attribuent une probabilité de passage.

C’est ce qu’ils ont fait pour Bennu, et grâce aux données d’Osiris Rex, ils ont pu modéliser sa trajectoire avec une précision “encore jamais atteinte auparavant” pour un astéroïde, selon Davide Farnocchia, astronome ayant dirigé l’étude. En l’occurrence, la probabilité que Bennu percute la Terre serait d’environ une sur 1.750. Mais aussi précise soit cette modélisation, des imprévus sont toujours possibles. Bennu pourrait par exemple croiser la route d’un autre corps céleste non identifié ; cela modifierait alors sa trajectoire et invaliderait le modèle.

Mais d’autres forces plus inattendues pourraient également rentrer en jeu, comme le rayonnement solaire, qui pourrait modifier sa trajectoire par effet Yarkovsky. Si les chances de voir le ciel nous tomber sur la tête sont donc infimes, il demeure tout de même une petite part de suspense !

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