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Des chercheurs ont repéré de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Ganymède

Des chercheurs ont repéré des traces d’eau dans l’atmosphère de Ganymède, la plus grande lune tellurique de Jupiter et du Système solaire. Une raison supplémentaire d’attendre avec impatience la mission JUICE, qui y arrivera en 2032.

Grâce à l’étude de son champ magnétique, nous savions déjà que Ganymède, la plus grande des lunes de Jupiter et même du système solaire, recèle plus d’eau que tous les océans terrestres cumulés. Mais à en croire les travaux d’une équipe d’astronomes, il pourrait également y en avoir dans son atmosphère.

C’est pourtant tout sauf une évidence, car le gigantesque stock aquatique de Ganymède est emprisonné sous plusieurs dizaines de kilomètres de glace. D’après la NASA, l’eau de l’atmosphère ne pourrait donc pas provenir de l’évaporation des réserves du sous-sol. Pour expliquer cette découverte, l’équipe menée par Lorenz Roth du KTH Royal Institute of Technology de Stockholm s’est donc penchée sur l’autre suspect : la glace.

Après de multiples analyses des scans UV réalisés par Hubble, ils ont conclu que l’eau de l’atmosphère avait pour origine la sublimation (passage de l’état solide directement à l’état gazeux) de cette fameuse couche de glace. Ce phénomène se déroulerait à un moment précis de la rotation du corps céleste. Tous les jours vers midi (en temps ganymédien), la température grimpe de façon significative; près de l’équateur, elle serait même suffisante pour arracher des molécules d’eau à la surface gelée.

Cette observation rend certainement l’Agence Spatiale Européenne encore plus impatiente vis-à-vis de sa mission JUICE, pour Jupiter Icy Moons Explorer. Cette mission, dont la sonde a été lancée en 2022, aura pour mission d’aller explorer trois des quatre lunes non gazeuses de la planète géante: Ganymède, évidemment, mais aussi Europe et Callisto.

JUICE, un kamikaze scientifique dans la lignée de Cassini

Son objectif principal sera d’extraire autant d’informations que possible dans l’espoir de déterminer le potentiel d’habitabilité de ces planètes, ainsi que la probabilité d’y trouver des traces de vie. Elle devrait arriver dans le système jovien en octobre 2029. Commencera alors une longue série de manœuvres complexes qui va durer près de trois ans, afin de survoler les trois lunes citées ci-dessus.

Elle commencera par un passage à proximité d’Europe, avant de profiter du reste de sa trajectoire pour étudier la magnétosphère de Jupiter. Ensuite, elle survolera Callisto, puis repassera brièvement au-dessus d’Europe. Viendra alors la dernière partie de son voyage, avec une insertion dans l’orbite de Ganymède prévue en septembre 2032.

Une fois sur place, la sonde abaissera progressivement son orbite jusqu’à 500km d’altitude; un poste d’observation idéal pour étudier la composition et le champ magnétique de cette lune gelée. Elle y restera jusqu’à son dernier souffle; une fois arrivée quasiment à court de carburant, elle mettra un ultime coup de frein pour plonger directement vers Ganymède. À cette occasion, l’engin nous gratifiera probablement de quelques superbes images; un peu comme l’avait fait Cassini, le dernier kamikaze cosmique à s’être sacrifié pour la science, auteur d’un baroud d’honneur mémorable lors de son saut de l’ange vers les entrailles de Saturne.

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