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Les Jeux Olympiques de Tokyo remportent-ils la médaille d’or de l’impact carbone ?

Une enquête publiée aujourd’hui dévoile l’impressionnant impact carbone lié aux Jeux Olympiques de Tokyo, pourtant privés de spectateurs cette année à cause du covid-19.

Même sans spectateurs cette année, les Jeux olympiques polluent. C’est du moins ce que révèle une étude rendue publique aujourd’hui, et réalisée par l’entreprise Greenly, spécialisée dans le bilan carbone. Covid-19 oblige, cette année est une édition particulière pour les JO, qui sont privés de spectateurs étrangers. Pourtant, et alors que Tokyo prévoyait de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux éditions précédentes, la situation sanitaire n’aura permis aux JO d’économiser que 12,5% de ses émissions carbone, principalement dues à la réduction des transports aériens. Au total donc, ce sont 2,7 millions de tonnes de CO2 qui seront émises pendant les festivités.

L’équipe américaine, championne du CO2

Parmi les équipes présentes cette année à Tokyo, c’est l’équipe américaine qui remporte la médaille du plus gros pollueur, avec près de 900 tonnes de CO2 émises rien que sur le transport de ses 613 athlètes. Logiquement, c’est le nombre de sportifs déplacés ainsi que l’éloignement géographique qui va déterminer le bilan carbone total. Le Brunei par exemple, ne comptabilise qu’1,3 tonne de gaz à effet de serre émis, pour 2 athlètes déplacés.

Concernant les disciplines, c’est donc l’athlétisme qui pollue le plus, avec 2000 concurrents et concurrentes réunis cette année à Tokyo. À l’inverse, l’escalade et le trampoline, qui comptabilisent moins de 100 athlètes, s’en tirent plus honorablement. Cependant, certaines disciplines plus confidentielles ont elles aussi pesé lourd sur le bilan carbone des JO : c’est notamment le cas des sports d’équitation, qui ont nécessité des vols en avion-cargo tout confort pour déplacer les chevaux sur le lieu des compétitions. Au total, la dizaine de vols nécessaire pour transporter les 325 équidés aura nécessité 5000 tonnes de CO2 cumulées.

Réduire le poids des infrastructures… et du reste

En plus de réduire l’impact carbone généré par les transports, le grand enjeu des prochains JO — qui on le rappelle auront lieu à Paris, devront d’abord réussir à réduire drastiquement les émissions liées à leurs infrastructures. L’une des solutions serait notamment d’utiliser des bâtiments déjà existants au lieu de s’évertuer à construire de nouvelles infrastructures couteuses et au bilan carbone désastreux. Autre piste pour réduire la pollution des Jeux olympiques : faire l’impasse sur les pièces commémoratives distribuées aux spectateurs en guise de souvenir. À Rio en 2016, les quelques 22 000 tonnes de pièces fabriquées avaient généré 75 0000 tonnes de CO2.

L’objectif des JO de Paris sera donc à la fois de décarboner l’évènement, mais aussi de réussir à créer des “contributions positives”, à commencer par des infrastructures qui ne seront pas abandonnées une fois les Jeux terminés. Car on l’a vu, l’absence de spectateurs n’a finalement que très peu d’impact sur les émissions colossales de CO2 émises par l’évènement planétaire. Si le monde n’est sans doute pas prêt à se passer de la traditionnelle flamme olympique, qui génère à elle seule 3000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 1500 vols Paris-New-York, Paris espère ne pas dépasser le cap des 1,5 million de tonnes.

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