“Mieux vaut prévenir que guérir”, dit l’adage; c’est encore plus vrai lorsque nous ne disposons pas de traitement. C’est le cas pour la maladie d’Alzheimer, une pathologie neurodégénérative tristement célèbre pour ses conséquences terribles, autant sur le plan humain que médical.
On sait depuis quelque temps déjà que le terrain génétique peut représenter un facteur de risque majeur selon les antécédents familiaux. Mais des tas d’autres travaux ont aussi prouvé que les habitudes de vie jouent un rôle prépondérant dans l’apparition des symptômes. Récemment, c’est une nouvelle étude publiée dans Neurology qui a apporté de nouveaux arguments dans ce sens. Selon ses auteurs, une stimulation intellectuelle régulière retarderait de cinq ans les signes cliniques de la maladie chez les sujets de plus de 65 ans.
Une étude de grande envergure
Les auteurs de l’étude ont passé au peigne fin les données de 1903 seniors d’une moyenne de 80 ans. Tous les participants ont commencé par répondre à un questionnaire sur les habitudes de vie, pour évaluer leur niveau d’activité cognitive. Les questions portaient surtout sur la fréquence et le temps consacrés à différentes activités considérées comme intellectuellement stimulantes, comme la lecture, l’écriture de lettres ou les jeux.
Tous les ans, les participants revenaient passer un examen clinique complet : un retour sur les antécédents médicaux, un examen neurologique, et une série de 19 tests cognitifs. Au total, l’expérience a duré 7 ans.
Des résultats sans appel
Et d’un point de vue statistique, les résultats de l’analyse en profondeur sont sans appel. Parmi les 458 seniors qui ont développé la maladie d’Alzheimer pendant l’étude, ceux qui maintenaient une activité cognitive régulière ont ressenti les premiers symptômes à l’âge moyen de 93,6 ans, contre 88,6 ans pour les moins actifs. Soit une différence très nette, statistiquement significative, qui démontre sans ambiguïté l’impact drastique de l’activité cérébrale.
Les chercheurs préviennent cependant qu’un biais, pour l’instant non vérifiable, pourrait s’être glissé dans leur étude. En effet, ils ne disposaient pas des moyens techniques de vérifier si ce n’était pas plutôt Alzheimer qui était la cause de la baisse d’activité cognitive, plutôt que l’inverse. Mais dans tous les cas, la conclusion est la même : les sujets qui ont fait travailler leurs méninges régulièrement s’en sortent statistiquement mieux.
À supposer qu’il existait encore un doute sur les bienfaits de l’activité cérébrale, celui-ci est définitivement levé. Moralité : sollicitez vos aînés, et partagez autant d’activités et de discussion que possible avec eux. Fini, les excuses à chaque fois que grand-mère propose un Scrabble !
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