Le deepfake n’a décidément pas fini de nous surprendre. Après avoir tenté de régler le problème des dialogues mal synchronisés au cinéma, la technologie permet désormais de faire parler les morts. Dans son documentaire Roadrunner consacré à la vie et à la mort tragique d’Anthony Bourdain, le cinéaste oscarisé Morgan Neville a en effet utilisé l’intelligence artificielle pour recréer numériquement la voix du chef cuisinier américain. Interrogé par le New Yorker, le réalisateur se serait basé sur trois citations de Bourdain, pour synthétiser sa voix, et notamment lui faire lire des emails personnels écrits de son vivant.
Selon Morgan Neville, la reconstruction de la voix d’Anthony Bourdain lui aurait ainsi permis d’obtenir près d’une douzaine d’heures de “discours” du chef cuisinier. Si les entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle, et plus particulièrement le deepfake vocal sont de plus en plus nombreuses sur le marché depuis quelques années, le fait d’utiliser la voix d’une personne existante – et décédée, pour lui prêter un discours qu’elle n’a, à priori jamais tenu de vive voix reste problématique sur le plan éthique. Pas de quoi inquiéter le réalisateur Morgan Neville, qui estime simplement que le documentaire “pourra faire l’objet d’un panel d’éthique à ce sujet plus tard”, rapporte le New Yorker.
Loin d’avoir fait l’unanimité auprès des proches du défunt, le documentaire Roadrunner sorti aujourd’hui plonge les spectatrices et les spectateurs dans l’intimité torturée du chef Anthony Bourdain, depuis son succès jusqu’à son suicide en 2018, quelques jours après avoir appris via les tabloïds que sa femme Asia Argento entretenait une liaison avec le journaliste français Hugo Clément.
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