Lorsqu’on parle des avancées qui ont changé la face de la médecine, il serait injuste de ne pas mentionner le pacemaker. Des milliers de malades dépendent directement de ces petits engins à qui ils doivent bien souvent la vie. Ce petit dispositif est implanté chez des personnes souffrant de problèmes cardiaques, il stimule régulièrement le cœur à l’aide de petites impulsions électriques pour en assurer le bon fonctionnement. Mais son implantation demeure un acte chirurgical pas anodin, qui implique d’aller fixer ce petit boîtier directement au contact du palpitant. Parmi les conséquences possibles, on peut citer des infections, des tissus endommagés, caillots sanguins…
Les problèmes de la batterie et de l’extraction sont également récurrents. Pour ces raisons, l’idéal serait de retirer le pacemaker au bout d’une durée prédéterminée. Ces pacemakers temporaires existent déjà, mais ils sont loin d’être une solution idéale comme le montre cette étude.
Un petit tour et puis s’en va
Pour pallier ce problème, des chercheurs des universités Northwestern et George Washington aux États-Unis l’ont contourné avec un pacemaker unique en son genre; ici, pas de boîtier en titane, ni même de batterie. Il s’agit d’un appareil biodégradable directement au sein du corps humain. L’électrode, elle, est contrôlée par une puce NFC : pas besoin d’utiliser des câbles, qui peuvent se déplacer ou causer une infection. Une fois expiré, l’appareil se dissout pour être tranquillement évacué par les voies naturelles.
Ce dispositif a été testé sur des rats, souris, lapins, chiens, et même déjà sur des humains. Et sur l’ensemble des mammifères testés, les résultats sont très encourageants. Parmi tous les sujets, aucun n’a semble-t-il déclaré d’effets secondaires attribuables à la dégradation de l’appareil.
Des promesses bien au-delà de la cardiologie
D’après Dr. Duc Thinh Pham, chirurgien cardiaque à l’université de Northwestern Medicine, il s’agit d’une idée “brillante”. Elle offre une “vraie solution pour les patients qui ont des besoins temporaires après une chirurgie cardiaque. S’il fonctionne, cet appareil améliorera grandement les suites postopératoires des patients”, conclut-il.
Il s’agit seulement du deuxième implant de ce type à avoir été développé, après un stimulateur nerveux biorésorbable. Mais il y a fort à parier que ce concept se développe de façon exponentielle dans les années à venir. En plus de stimuler électriquement des cellules, cette technologie infiniment prometteuse pourrait offrir une quasi-infinité d’applications à tous les niveaux de la médecine. Il serait ainsi possible de surveiller les constantes vitales, de délivrer des microdoses de médicaments sur de longues durées, de déclencher une alerte dans certaines conditions dangereuses… De quoi progresser dans la prise en charge d’un nombre incalculable de pathologie, assurément.
Le texte de l’étude est disponible ici.
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