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La NASA veut en finir avec les traînées des avions

La NASA et son homologue allemand ont développé un nouveau carburant pour avion capable de réduire les trainées de condensation.

La NASA vient de publier, en coopération avec son homologue allemand (la DLR), une étude (disponible ici) qui s’intéresse au carburant des avions de ligne. Leur objectif : produire un fuel plus propre, capable de limiter les traînées de condensation.

Il s’agit des traînées blanches que les avions laissent derrière eux. Chimiquement parlant, elles ne sont ni plus ni moins que des nuages qui se forment dans certaines conditions précises. Pour observer ce phénomène, il faut une température très basse (~40°C) et un air assez humide pour saturer. Dès que ces conditions sont remplies, l’eau de l’atmosphère est assez froide pour congeler, mais toujours liquide; on parle de surfusion. Il suffit qu’une petite particule serve de point de départ à la congélation. Des tas de petits cristaux de glace vont ainsi apparaître, formant la traînée telle qu’on l’observe.

Ces objets pointés du doigt par les adeptes de la théorie des “chemtrails”  ne seraient donc que d’ inoffensifs nuages ? Pas si vite. S’il est admis qu’il s’agit d’une théorie du complot sans fondement, cela ne signifie pas que ces traînées sont complètement inoffensives.

Un impact indiscutable et néfaste

Elles ont un impact bien avéré et indiscutable sur le climat. En premier lieu, elles déstabilisent la couche d’ozone, ce qui a déjà un certain nombre de conséquences (voir le très bon article de vulgarisation de la Commission Européenne ici). Mais surtout, les traînées représentent une surface opaque, réfléchissante, suspendue dans notre atmosphère. En conséquence, le rayonnement du soleil nous parviendra avec une intensité moindre. Cet aspect n’est pas forcément dramatique pour le climat, au contraire puisqu’il a tendance à refroidir la basse atmosphère.

Par contre, il s’oppose aussi au refroidissement. En temps normal, la Terre évacue une partie de son “trop plein” de chaleur en émettant un rayonnement infrarouge en direction de l’espace. Sauf que les traînées de condensation bloquent ce rayonnement, qui se retrouve encore davantage piégé sous la couche nuageuse… et participe au dérèglement climatique. On parle de forçage radiatif.  

Une piste pour pérenniser l’aviation ?

Tout l’objectif de la NASA et de la DLR, c’est donc de changer la composition du carburant pour empêcher la formation de cristaux de glace – et donc réduire les traînées, cette surface réfléchissante qui empêche les infrarouges de s’échapper. D’après les premiers résultats, leur nouvelle composition permettrait de réduire la formation de cristaux de glace -et donc le forçage- de 50 à 70%.

Très difficile à confirmer rigoureusement, mais néanmoins très encourageant. Ce qui est sûr, c’est que l’aviation a bien besoin de ce type d’innovations sur le plan écologique. En 2015, le Parlement Européen estimait que la part des émissions de CO2 de l’aviation pourrait atteindre 22% des émissions mondiales en 2050 si rien ne change. Un chiffre sans rapport avec les traînée, mais qui illustre le fait que l’aviation ne survivra pas sans se réinventer. Si elle réussit à opérer cette transition, ça sera certainement sur la base de technologies comme ce nouveau type de carburant.

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3 commentaires
  1. Non mais sérieusement…. La condensation, même ça ils vont nous ********… Et bientôt il faudra lutter contre celle émise par la respiration humaine l’hiver. Parce qu’on fabrique des mini nuages…. A ce niveau là ça devient ridicule !!!

  2. Ce qui est ridicule c’est qu’on est prêts à tout pour ne pas avoir à réduire le nombre d’avions tout simplement ^^’

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