Après la réussite spectaculaire d’EncroChat, cette messagerie utilisée par les criminels qui a été infectée par un malware développé par les gendarmeries française et néerlandaise, les réseaux ont alors cherché une nouvelle plateforme sécurisée pour poursuivre leurs activités illégales. C’est là que sont intervenus le FBI et la police fédérale australienne : ils ont tout simplement comblé le vide avec ANOM.
Les criminels adeptes de la messagerie ANOM
ANOM, c’est le nom de l’appareil que les policiers ont discrètement distribué auprès de ces réseaux criminels. Le smartphone, débarrassé du superflu (pas de GPS ou de fonction téléphone), était une messagerie présentée comme sécurisée. La toile auprès des criminels s’est tissée patiemment, via un mécanisme de parrainage qui a suscité la confiance des utilisateurs. Mais les enquêteurs avaient tout de même accès aux discussions en clair !
Le nombre d’appareils intégrant ANOM a atteint les 12.000 exemplaires auprès de 300 syndicats du crime dans une centaine de pays. Le crime organisé italien, les gangs de motards et les organisations de trafic de drogue internationales ont été particulièrement visées. C’est Europol qui a supervisé les opérations, baptisées Trojan Shield ou Greenlight en fonction des pays : États-unis, Royaume-Uni, Allemagne, Suède ou encore Canada, ce sont en tout une quinzaine de pays qui ont frappé fort contre la criminalité grâce aux informations recueillies par ANOM (27 millions de messages examinés pendant 18 mois).
Le bilan est de 800 arrestations et la saisie de 8 tonnes de cocaïne, 2 tonnes d’amphétamines, 22 tonnes de cannabis et de résine de cannabis, 250 armes à feu et plus de 48 millions de dollars en différentes devises et en cryptomonnaies.
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